Le Kim Jong Phil Command Center est situé en plein centre de Manhattan, dans un studio proche du Lincoln Tunnel. Ici, des mannequins s’amoncèlent, ayant servi à fabriquer un pouf inspiré par une photographie de prisonniers empilés prise à l’intérieur du camp de Guantanamo. Là, de petits bronzes du photographe Phil Toledano le représentent en Saddam Hussein à cheval et en Joseph-Désiré Mobutu. Et puis il y a les peintures de Toledano où il réinterprète Kim Jong Il, qui reviennent à peine d’une exposition AT, et sont encore emballées. Les peintures, des recréations à partir de travaux de propagande, de larges fresques murales que l’ancien leader de la Corée du Nord imposait à ses citoyens, renvoient à la séduisante mégalomanie de Toledano.
Marshall McLuhan avait noté la connexion existant entre l’artiste et le criminel, et Toledano a propulsé cette connexion à un autre niveau. Il révèle : « Le dictateur est comme un artiste, isolé, vivant dans une biosphère de sa propre fabrication, buvant sa propre urine en la prenant pour le meilleur des nectars. Comme un dictateur, je dois vivre dans un circuit fermé d’auto-aveuglement. Un endroit où mes mots et mes idées sonnent toujours justes. Un rêve éveillé de grandeur. »
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