La rumeur a commencé samedi matin : Yan Morvan est mort.
Sa provenance était floue : un Hell’s Angel l’aurait annoncé à une amie de Yan hospitalisée et pas très lucide .
J’ai refusé d’y croire. J’avais tort : Yan est mort.
C’était un formidable personnage, un provocateur invraisemblable, un esthète érudit et surtout un photographe rare et passioné. Un ami aussi, depuis 45 ans, depuis le jour où il se présenta à PHOTO.
Je le publiais le mois suivant et il fit ses débuts à Match.
Pendant quelques années, Yan publia dans PHOTO son journal en images d’Arles, rendez vous que nous reprîmes pour L’Oeil de la Photographie pour Perpignan et Paris Photo.
Tout le monde adorait avoir son portrait tiré par lui.
Il touchait à tous les domaines de la photographie.
Il était boulimique d’images. Il adorait être publié et parfois quand il ne l’était pas, il s’auto-publiait dans un livre ou un magazine qu’il créait pour l’occasion.
Tous les sujets lui plaisait surtout les plus dangereux et les plus interlopes ce qui l’amena parfois au bord de la catastrophe.
Sa plus belle réalisation : les lieux des grandes batailles de l’histoire dans le monde entier.
Il mit 10 ans à le réaliser et le livre publié par Vera Hoffmann est un chef-d’œuvre.
Il y a un mois, nous discutions du retour de Paris Photo au Grand Palais et de la reprise de son journal en images.
Je t’embrasse Yan.
Jean-Jacques Naudet