Paul Ickovic est décédé. Robert Klein nous a envoyé ce texte, suivi d’un second d’Elvira Piedra.
J’ai été attristé d’apprendre que l’ami de longue date et galeriste Paul Ickovic est décédé le 23 mai à Prague. Paul vivait en Europe ces dernières années et bien qu’il soit éloigné géographiquement, nous étions en contact régulièrement à toute heure du soir et tôt le matin. Son exposition rétrospective « In Transit » à la BnF à Paris en 2021 aux côtés de son ami Henri Cartier-Bresson a été le couronnement de son engagement dans sa vie de photographe. Paul, un vagabond autoproclamé, avait un enthousiasme sans bornes pour les voyages, la romance, la musique et la poésie. Paul a écrit dans sa monographie récemment publiée, « L’appareil photo n’est qu’un outil pour capturer ce moment de la vie que nous pourrions négliger… J’ai été extrêmement chanceux. Alors que je regarde vers la fin de ma vie, je sais que mes moments décisifs ont largement été exposés, et reposent dans des collections permanentes où j’espère qu’elles continueront à susciter de l’inconfort, de la joie et des moments de reconnaissance, pour les générations à venir. » Merci Paul pour ton amitié, ton inspiration et les photos et souvenirs dont nous nous souviendrons.
Robert Klein
Paul Ickovic dans les rues de Cuba, 2022
Né Pavel, Paul Ickovic a treize ans lorsqu’il émigre avec sa famille aux États-Unis via la Tchécoslovaquie, l’Angleterre et la Colombie. Assistant d’Henri Cartier-Bresson, ami de Josef Koudelka, il compte parmi les grands photographes de rue, pourtant ce qu’il voit exprime l’audace et le cœur qui n’appartient qu’à lui. Avec un flair qui rappelle Federico Fellini, Paul Ickovic parcourt le monde à la poursuite de moment. Vagabond, conteur sans paroles, il coule au fil des courants de la rue, un moment Paul, un autre Pablo, et retour. Dans un flot d’idées et d’émotions, il laisse ses images flotter sur l’imagination du spectateur et créer leurs propres scénarios – des histoires romantiques, fantastiques. La poésie de Neruda, la voix de Nina Simone et la musique de Django Reinhardt imprègnent son monde intérieur. N’utilisant que son Leica, un objectif et une pellicule noir et blanc, il révèle l’ineffable, l’étrange, la tendre et la belle apparition de la vie. Son sujet est le drame mythologique de la vie ordinaire et les variations infinies de la relation et de la féminité, dépeintes dans ses photographies ainsi que dans ses dessins ludiques. Pilote, imprimeur et musicien, il est l’auteur de cinq livres – Kafka’s Grave, In Transit, Safe Conduct, Gorgeous Infidelities, une collaboration avec la poétesse Naila Moreira et un livre pour enfants, Nicholas and The Magic Box. Ses photographies ont été largement exposées et font partie des collections permanentes du Museum of Modern Art de New York ; La Bibliothèque Nationale, Paris ; Galerie nationale d’art, Prague; Minneapolis Art Museum, la Smithsonian Institution et la New York Public Library qui possède quarante de ses tirages. Son travail est représenté par la Robert Klein Gallery, Boston, Massachusetts. Sa plus récente monographie Paul Ickovic, Photographs, éditée par Natalija Polenec et imprimée par Trifolio a été publiée en 2021 pour coïncider avec l’exposition En Transit à La Bibliothèque Nationale.
Elvira Piedra
Robert Klein Gallery
38 Newbury St.
Boston, MA 02116
www.RobertKleinGallery.com