Nous avons appris le décès de la photographe mexicaine et franco-hongroise Nadja Massün. Son amie Françoise Bouffault nous a envoyé ce texte :
Nadja Massün nous a quitté la veille du vernissage de son exposition Encuentros Afortunados au Muséo Archivo de la Fotografía de Mexico. Le vernissage s’est transformé en célébration. Il y a avait foule et tout le monde s’est ensuite déplacé en cortège avec en tête des musiciens venus de Oaxaca vers une ancienne maison coloniale rénovée pour un dernier hommage très mexicain.
Grâce à sa vision ancrée dans son monde personnel et teintée par les paysages qu’elle a traversés- surtout en Transylvanie et dans la région de Oaxaca au Mexique où elle s’est établie, elle laisse une œuvre où se mêlent réalisme et poésie, simplicité, sophistication et surtout goût du beau. Là où elle a séjourné, elle a su capter avec élégance et passion des moments tristes, poignants, intimes de la vie quotidienne, des personnages insolites ou familiers avec lesquels elle est en pleine empathie. Elle s’est exprimée ainsi sur ses choix photographiques:
« Ce qui m’attire ce sont les visages, les gestes, les mouvements du corps qui renvoient à un état d’âme, qui racontent une histoire. Le paysage est une toile de fond qui sert à accentuer ce que je cherche à faire: capter un regard, une scène, un moment de gravité, une intériorité qui me parlent. Le noir et blanc –mais pas uniquement, se prête mieux à ce que je veux exprimer dans ma photo. Le noir et blanc saisit la lumière fugace qui émane d’un visage, d’un pas de danse, d’un minuscule événement. Le peintre Soulages disait d’un de ses tableaux entièrement peint en noir que le noir n’existe que pour réfléchir la lumière. Pour moi, le noir et blanc a ce pouvoir de projeter l’intangible. »
Françoise Bouffault
Nadja Massün : Encuentros Afortunados
du 12 mai au 12 août 2022
MAF, Museo Archivo de la Fotografía
Republica de Guatemala 34
Centro Histórico
Ciudad de México
https://www.cultura.cdmx.gob.mx/recintos/maf