La photographe australienne Claire Martin fera ses débuts en France avec l’exposition Les Déclassés (the Dropouts) qui ouvre le 8 mai dans le cadre du festival Images Singulières de Sète.
Martin, qui a gagné le prix Inge Morath en 2010 pour ses photo-reportages dépeignant l’existence de ceux qui vivent en marge de la société – dans le Downtown East Side à Vancouver et à Slab City en Californie – a créé un nouveau travail sur le même thème à Nimbin en Australie pour former un triptyque. Une combinaison de 58 photographies issues de ces trois œuvres est présentée dans l’exposition Les Déclassés (the Dropouts).
« Ces trois photo-reportages ont été mis au point en considérant la culture des gens ostracisés et des défavorisés dans notre société moderne », dit Martin qui a fait des études d’assistante sociale avant de tourner ses talents vers la photographie documentaire.
Chacun des reportages de Martin dans ce triptyque est construit sur le concept de marginalisation. Elle dit que ceux qui vivent à l’est de Vancouver souffrent d’abus, d’addiction et d’isolement et doivent subir le rejet manifeste du reste de la communauté. Par contraste, la communauté de Slab City en Californie est éloignée de la bonne société, ses habitants « ne sont pas étiquetés ou définis par la norme. Même s’ils souffrent des mêmes désavantages et problèmes que ceux qui vivent à Vancouver, ils sont plus positifs et optimistes parce que la réprobation de la société est effacée par la création de leur propre communauté. »
Nimbin, qui se situe sur la côte pittoresque de Summerland dans la Nouvelle Galles du Sud, en Australie, est un village qui a été fondé par les représentants de la contre-culture des années 60. Ses habitants vivent dans un environnement où « les drogues ne sont pas diabolisées, mais vues comme des manières de s’ouvrir l’esprit, et ne pas participer à l’économie capitaliste est considéré comme positif. Beaucoup de gays, de lesbiennes et de transsexuels qui ont fui la bigoterie des grandes villes ont fait de Nimbin leur foyer depuis les années 70 » dit Martin. « La réprobation de la société est ici vue comme quelque chose de positif », même si Nimbin n’est pas dénuée de ses propres problèmes sociaux.
Martin a passé deux mois à Nimbin à chercher un angle d’attaque avant de trouver celui qu’elle désirait. « A la fin, travailler à Nimbin était vraiment fantastique et pendant mon séjour là-bas j’ai développé un autre projet sur lequel j’ai hâte de travailler ».
Alison Stieven-Taylor
Claire Martin – Les Déclassés
Du 8 au 26 mai 2013
Image Singulières 2013
Sète
France
