En septembre 2009, V magazine, a publié une séance de mode avec Kate Moss intitulée Kate and the Gypsies (Kate et les bohémiens). Elle était réalisée par le photographe britannique Iain MacKell, qui a suivi les New Gypsies pendant plus de dix ans. Ses images ainsi que son dernier livre peuvent être appréciés à la galerie Acte2 à Paris jusqu’au 15 novembre.
Photographe de mode et de documentaires sociaux, Iain McKell a sympathisé avec une « petite tribu » de « Nouveaux Bohémiens » qu’il a suivi pendant dix ans. En réalité, il a réalisé sa première série sur cette tribu il y a vingt-cinq ans. Une série dans laquelle il chérit six clichés en particulier.
Ici, en commençant par ces six images qu’il appelle « les précurseurs, les ancêtres, l’histoire des New Gypsies », son appareil capture les personnalités, les manières de vivre et les idéaux.
Le solstice d’été de 1985 vit se produire le périple inédit des Voyageurs New Age au sein du « Convoi pour la paix », des bus à impériales « avec des personnages à la Dickens portant des chapeaux cabossés et des manteaux troués » – « toute une clique issue de la sous-culture urbaine lâchée dans le milieu rural ». Margaret Thatcher envoya la police pour « démanteler » les convois l’année suivante. C’était le point de départ de ce qui deviendrait les New Gypsies.
Maintenant « tirés par des chevaux », les New Gypsies arborent des caravanes aux décorations élaborées et partagent tous le même désir de liberté, de voyage, et d’indépendance, et le même dédain pour les pièges de la vie contemporaine. Cependant, ces nouveaux nomades connaissent aussi la nécessité d’assurer leur viabilité dans le monde d’aujourd’hui ; ils utilisent volontiers la technologie, pour irriguer leurs vignes avec l’aide des derniers gadgets et de l’énergie solaire. Leur mode de vie errant est sans doute le plus écologique que l’on puisse trouver.
Les photographies de ce groupe itinérant réalisées par McKell révèlent son attraction profonde pour ces gens et leur mode de vie, et mêlent visions d’une existence romantique et indices d’une expérience éprouvante. Les femmes exsudent un charme désinvolte ; les hommes ont l’air plus dur. Mais chaque photo est empreinte de mélancolie et de la fierté de vivre « au dehors ». Les pérégrinations des New Gypsies se construisent en fonction du calendrier annuel des festivals et des fêtes et ils passent la plupart de leur temps le nez plongé dans les cartes d’état-major. Les photographies de McKell rendent compte des saisons dans la vie de ces voyageurs – des premières célébrations de l’été à la retraite et à l’isolation hivernales.
Dans le livre The New Gypsies (Prestel, 2011), le professeur Val Williams, Directeur du Centre de recherche pour la photographie et l’archivage de l’Université des Arts de Londres, replace les photographies de Iain McKell dans le contexte de son œuvre, mariant le talent et la technique à la fois du documentaire et de la photo de mode, et décortique le passage de l’éclat des campagnes publicitaires au projet documentaire personnel.
Williams écrit que McKell « combine le sublime des photographies de mode avec l’angle inquisiteur du documentaire. » Ses New Gypsies « posent de nombreuses questions à propos des frontières entre les deux disciplines » et sont « une fascinante combinaison entre l’ancien et le moderne – imprégnée d’un charme ambigu et de personnages captivants au-delà des limites de notre expérience. »
Né dans le Dorset, en Angleterre, Iain McKell a étudié à l’Exeter College of Art avant de s’installer à Londres pour commencer sa carrière. Il a publié dans The Face, i-D, The Observer, le Sunday Times, l’Independent, WSJ, The Telegraph, Vogue UK, le Vogue français, le Vogue italien, L’Uomo Vogue, V magazine, Zoo, Tank, et Black Book.
Il a sorti son premier livre en 2004, intitulé Fashion Forever documentant la jeune contre-culture anglaise et américaine, du Hip Hop aux fêtes Trance Jungle.
Ian McKell, New Gypsy
acte2galerie
41 rue d’Artois 75008 Paris
13 octobre – 15 novembre 2011
New Gypsies de Ian McKell est publié par Prestel