Le nombre de livres et d’expositions qui tournent autour du cancer du sein, ce fléau biologique destructeur, devient inépuisable. Photographies, peintures, vidéogrammes, performances, films, tous ces supports de communication sont mis à contribution pour assister les chercheurs (via finances) dans leurs avancées thérapeutiques, d’une part. D’autre part, pour apporter une assistance psychologique combative aux guerrières et aux quelques guerriers qui affrontent ces crabes mimétiques (il n’y a pas un cancer du sein, mais des familles entières !).
Nombre de nos amies photographes, attaquées par cette avarie imprévisible, se sont efforcées, à travers leurs autoportraits ou des enquêtes, voire des romances photographiques, de nous faire comprendre ce monde des doutes et des espoirs.
Chez des amis, j’ai aperçu, sur un coin de table, le livre de Hugues Charrier. Je me suis attardé sur les images de ce photographe qui m’était inconnu, car elles sortaient de l’espace médical, de la thérapie, et d’une inexorable dramaturgie. Jusqu’à présent, qu’elles soient bonnes, ou souvent beaucoup moins bonnes (dans de tel cas, souvent le sujet l’emporte sur le récit photographique), les images souvent redondantes, d’une auteure à un autre, restent au niveau de simples constats (importants pour une communication informative). Pour Hugues Charrier, les images traversent la maladie, sans l’ignorer, pour montrer que tous les aspects et toutes les conséquences font intégralement partie de la vie. Chaque image prise individuellement conte, des atmosphères, des sentiments, des personnalités, des caractères, des attaches. Elle nous emmène dans une intimité noble, sans un voyeurisme trivial toujours tentant pour un auteur. Ici, l’image dans sa construction, sa luminosité, son dépouillement propose une ambiance poétique, peu descriptive. Pourtant, toutes les informations positionnées dans la prise de vue racontent une histoire solidement installée au second plan, derrière l’imaginaire qui nous envahit dès la première vision.
La grande histoire, c’est l’impression qui résulte de toutes ces photographies réunies dans un ensemble homogène. L’osmose est un recueil sur la vie issu de toutes ces vies. Un amalgame cohérent est né de l’individualité de plusieurs photographies sur une mélodie poétique orchestrée par l’auteur.
Si vous souhaitez découvrir ces terrifiants cancers du sein, comme des avatars de la vie avec respect et partage, posez ce livre sur votre table de salon.
Thierry Maindrault
le livre est disponible
140 pages
91 photographies couleur, noir et blanc
dimensions 21 x 21 cm
reliure glacée, couché mat
auto-édition sans ISBN
30,00 euros + frais de port
vente directe par l’auteur : [email protected]
