Archives – 9 avril 2020
La Créativité Comme Fiction par Howard Schatz
Le fait est vu, lu, ressenti, entendu; la réalité n’est pas une fiction.
Ce qui est imaginé, n’a pas existé auparavant, n’a pas «été», ne peut pas être vu, ressenti, entendu, n’est pas, c’est de la fiction.
La créativité, moteur de la fiction; et l’imagination qui en résulte est originale, généralement unique et inconnue du monde auparavant. Cela n’a pas «été». Je sais que Descartes et d’autres ainsi que les neuroscientifiques (qui peuvent imager par IRM et localiser spécifiquement l’activité neuronale de la pensée et de l’imagination) pourraient argumenter le contraire. Alors, s’il vous plaît, poursuivez ma réflexion là-dessus, pour l’instant.
Quand un artiste met le pinceau à la palette, le compositeur prend le stylo et le papier, le sculpteur place le ciseau sur la pierre, les fictions prévisualisées qui existent dans leur imagination commencent à émerger dans le monde de la non-fiction qui peut être partagé avec les autres.
Les images de ce projet sont issues de mon imagination: ce sont des fictions créatives ou «artistiques». Maintenant qu’ils existent dans le monde, ils sont devenus non-fictionnels.
C’est un créateur, artiste, auteur, compositeur rare qui n’aspire pas et ne désire pas que son livre soit lu, que la musique soit jouée et entendue, l’image (sculpture, peinture, photographie, etc.) vue par le monde. Il est dans notre génome humain de désirer, « regardez-moi, voyez….! »
Comme toute âme qui fait quelque chose, je désire puissamment que les efforts émanant de mon esprit, les photographies que je fais qui sont « inventées » et proviennent de l’invention, de la vision, de l’inspiration, de l’innovation, de l’imagination, des essais et erreurs, de l’expérimentation, puisse être vues et regardées dans les endroits les plus visibles. Murs de musées, galeries d’art photographique et ……. eh bien, on imagine.
Les images de ce projet ont commencé comme une fiction dans mon esprit; mais vous les voyez ici parce que je les ai faites, et en tant que telles, elles sont devenues des non-fiction. Pour l’instant, elles sont limitées au monde sur lequel j’ai le contrôle: la correspondance, les réseaux sociaux, mon site web, les murs de ma demeure, cette missive.
Dans la recherche de lieux pour mes photographies, je cherche des murs ou des espaces, puis ce qui se passe dans l’espace. L’art qui est déjà sur le mur n’a pas d’importance pour mon projet, mais les personnes qui le regardent, ou sont présentes dans les espaces, peuvent faire d’intéressantes juxtapositions, combinaisons, aménagements.
J’ai eu la satisfaction et le plaisir de voir mes photographies publiées dans des magazines et exposées sur les murs de belles galeries et musées. L’impératif d’être vu, si commun aux artistes créateurs, n’est jamais pleinement satisfait (je théorise). Et avec la production de très grands formats, autrefois révolutionnaires lorsque Richard Avedon les a créés pour la première fois à l’ère pré-numérique, maintenant possible, je me suis demandé comment mes images ressembleraient à des tailles monumentales dans des endroits qui, dans mon imagination, pourraient utiliser une certaine force visuelle.
En me promenant, en particulier dans cette magnifique ville qu’est New York, je vois à jamais, avec mon esprit, des endroits où mon travail pourrait convenir. Cette entreprise / projet est le désir créatif d’envisager des choses qui n’ont pas encore été vues – une fiction épanouissante pour un artiste. Après tout, la photographie est réelle et l’endroit est réel. Comme la meilleure fiction écrite, ces combinaisons d’art et d’actualité sont basées sur des faits.
Une fois que j’ai terminé l’une de ces «expositions» publiques fantastiques, je me pose inévitablement la question convaincante: pourquoi pas!
Howard Schatz
Publié à l’origine dans le blog de Howard Schatz: On Seeing, A Journal. # 294
