6 avril 2006. Fulham Road. C’est une très belle matinée de printemps. Sa famille, ses amis et ses collègues se rassemblent en silence dans la chapelle du cimetière de Brompton pour rendre hommage à Bob Carlos Clarke. Peut-être, comme l’un de ses amis le fait remarquer, un ciel sombre et chargé d’orage aurait été plus approprié. Bob avait écrit en 1985 qu’il utilisait depuis peu les cimetières comme décors : « Dans la ville, ils forment des oasis de silence et de solitude, et leurs monuments ombragés offrent une grande variété de formes et de textures. Les cimetières exsudent une étrange combinaison de paix et de tension… Immortaliser une seconde précise d’une jeunesse belle et éphémère dans un tel endroit procède d’une ironie spéciale. » Ces mots sont ceux d’un faiseur d’images à la fois béni et damné par les visions et les démons d’un poète maudit. La musique choisie pour les funérailles donne parfaitement le ton. La cérémonie s’ouvre sur les Rolling Stones chantant You can’t always get what you want, et, alors que le cercueil noir est porté hors de la chapelle, elle se termine avec Sympathy for the Devil.
Lire la suite du texte de Philippe Garner dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
Texte de Philippe Garner
, responsable du département photographie chez Christie’s