La photographe américaine Holly Andres est une adepte des séries personnelles. Avec The Fall of Spring Hill, elle revient sur un événement de son enfance à travers une habituelle narration cinématographique.
Cette nouvelle série est un mélodrame à parcourir dans l’ordre des images. Une histoire d’enfance qu’Holly Andres s’est vaguement rappelée pour la reconstruire de façon fictionnelle avec des personnages pour le moins convaincants. Des enfants jouent sur une haute structure en bois, près d’une église, tandis que leurs mamans préparent un déjeuner dans la cuisine de l’édifice.
Lorsqu’un enfant tombe et faille de se faire mal, elles décident de se rendre sur les lieux du drame et de « punir » non leurs bambins mais bien la construction. Armées de haches et de bâtes de base-ball, elles marchent de façon certaine à travers le pré et démolissent les planches assemblées pour n’en faire qu’un tas de bois insignifiant.
Connue pour son traitement particulier des couleurs, ici majoritairement chaudes, désaturées et en contraste avec l’attitude de ses modèles, Holly Andres examine la complexité de l’enfance et la place de la femme à travers douze photographies réalisées au moyen format. A ces figures d’une moralité contemporaine s’ajoutent une multitude de symboles : des armes au cupcake rose bonbon, de la tasse cassée à ce bol rempli d’une étrange mixture rougeâtre. Un univers personnel à l’atmosphère magnétisante et presque dérangeante. The Fall of Spring Hill est l’histoire d’un souvenir que l’on peut entrevoir avec humour mais qui se veut critique par les inquiétantes émotions des personnages.
Jonas Cuénin
Holly Andres, The Fall of Spring Hill
Robert Mann Gallery
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