La photographie de célébrités a fait le succès des plus grands magazines. Nous rêvons devant les portraits de vedettes de cinéma, d’artistes, d’hommes d’état, de musiciens, de sportifs. Lorsqu’il reçoit une commande, la pression est grande pour le photographe qui doit non seulement répondre aux attentes des magazines mais également à celles des personnalités passant brièvement dans le studio. Henry Leutwyler en sait quelque chose, lui qui a travaillé pour des titres aussi prestigieux que Vogue, le New York Times Magazine ou Esquire et qui a fait le portrait de personnalités célébrées partout dans le monde. L’exposition est consacrée à ces stars qui nous font tant vibrer lorsqu’elles sont sous le feu des projecteurs. A parcourir les photographies, on ne voit pourtant aucun visage. Il faut lire les cartels pour y découvrir des noms aussi célèbres que Marilyn Monroe, John Lennon ou Michael Jackson. Leutwyler nous présente une galerie de portraits d’un type nouveau.
La collection d’objets photographiés par Leutwyler n’est pas moins iconique que les portraits qu’il publie dans les magazines ! A travers ses natures mortes, le photographe nous fait entrer dans l’intimité des grandes stars du 20e siècle. Chacun des objets exposés ici a appartenu à une célébrité. Il a été photographié de manière méthodique, comme s’il s’agissait d’une pièce à conviction trouvée sur une scène de crime. Isolés de leur contexte, ces objets – icônes du monde moderne – captent notre attention. Authentiques, usagés, ils sont les témoins matériels de leur propriétaire. On les observe tels des reliques. Leutwyler nous invite dans l’intimité des célébrités de manière inédite. Lorsqu’on découvre le nom des propriétaires, on projette une charge émotionnelle inattendue face aux objets qui peuvent être parfois aussi anodins qu’une paire de baskets. Les visages des stars se reconstituent comme par magie dans notre cerveau. Découvrir la chemise tâchée de Michael Jackson, le peigne d’Elvis Presley ou les semelles des chaussures de Fred Astaire nous projette dans le privé, le caché. En nous emmenant dans les coulisses, comme il le fait avec la série consacrée aux danseurs du New York City Ballet, Leutwyler s’éloigne des personnes publiques que nous connaissons sur scène, sur écran, sur papier glacé. Il s’intéresse à l’humain derrière l’icône.
Fils et petit-fils d’imprimeurs, Henry Leutwyler est né en Suisse en 1961. Il a vécu et travaillé comme photographe à Paris pendant dix ans avant d’ouvrir son studio à New York en 1995. La carrière de Leutwyler s’étend sur plus de trente ans et ses images ont fait la couverture de Vanity Fair, du Time ou du National Geographic. Parallèlement aux travaux de commande, le photographe a développé des séries personnelles. Il doit sa réputation à ses portraits et à ses natures mortes. Son premier livre Neverland Lost : A Portrait of Michael Jackson est publié aux éditions Steidl en 2010. Il est suivi en 2012 d’un deuxième livre consacré au New York City Ballet, puis de Document, paru en 2016. Travaillant principalement comme photographe de magazines, Leutwyler a récemment exposé à New York, Tokyo, Los Angeles, Paris, Moscou, Madrid et Zurich. Le MBAL lui a offert sa première exposition muséale en 2017.
Une exposition du Musée des beaux-arts, Le Locle, réalisée en collaboration avec Fotofestival Lenzburg et Stapferhaus Lenzburg. La commissaire d’exposition est Nathalie Herschdorfer, directrice du MBAL.
Henry Leutwyler : Schein und Sein
17.05.2019 – 17.06.2019
Musée des Beaux-Arts Le Locle
Stapferhaus – Lenzburg