Originaire de Milwaukee, Hayley Eichenbaum est une jeune artiste déterminée qui réside à Los Angeles. Elle a débuté avec des diplômes d’arts visuels en atelier ainsi qu’en graphisme, avant de trouver sa voie dans la photographie.
Je suis obligée d’évoquer la série The Mother Road Series. Ces photos ont attiré l’attention et le succès de votre compte Instagram ne se dément pas. Vos images sont dotées d’une esthétique bien à elles. Pourriez-vous nous en parler ?
Je n’avais pas prévu de réaliser cette série. Pourtant, j’ai toujours été obnubilée par le kitsch et les clichés, et la Route 66 en est la parfaite incarnation. Tout y est tape-à-l’œil et plein de couleurs – pour survivre, professionnellement, c’est incontournable. Et c’est romantique. Le soin apporté à entretenir ces établissements me fascine.
Vous n’avez pas suivi de formation de photographe, mais vous n’en aviez pas besoin, c’est manifeste. Qu’est-ce qui vous a poussée à quitter les arts de la scène et des installations pour passer à la photographie et aux images fixes ?
Les deux éléments déclencheurs ont été le voyage et Instagram. J’ai choisi une option Graphisme, à l’université, et je me suis toujours intéressée à l’intersection entre les beaux-arts et le design. Pour moi, il n’y a pas de grande différence entre les deux : tout est question de concept, de composition et de couleur. Il me semble naturel d’osciller entre la 2D et la 3D. J’utilise tous les moyens à ma disposition pour transmettre ma vision.
Vous avez grandi à Milwaukee et, à l’heure actuelle, vous habitez à Los Angeles. La côte Ouest correspond-elle à vos attentes ? Qu’est-ce qui vous attire ici ?
J’avais dix-huit ans quand j’ai emménagé à San Francisco pour étudier au San Francisco Art Institute. Mon premier amour, c’était la Californie du nord. J’avais un préjugé contre Los Angeles – j’imaginais que ce n’était qu’une grande façade. En 2015, j’ai fait mon premier road trip sur la Route 66, et j’ai atterri dans les quartiers ouest de Los Angeles. J’étais à la fois intriguée et effrayée. Ce qui me plaît le plus, c’est que tout continue à me surprendre. Ça me tire et ça me pousse en continu, et c’est cette ondulation constante que je veux préserver.
Apparemment, vous donnez le meilleur le vous-même quand vous partez à l’aventure. Parmi les Etats ou les villes que vous ne connaissez pas encore, lesquels vous tentent le plus ?
Le Sud profond. Et le Panhandle de Floride. Il y a une ville que j’ai vraiment hâte de découvrir, c’est Miami – elle m’appelle littéralement. Et je tiens absolument à aller en Louisiane.
Parmi vos photos, est-ce qu’il y en a une qui vous tient particulièrement à cœur, ou sont-elles toutes égales à vos yeux ?
Je ne les vois pas de la même façon, parce que l’expérience personnelle qui se cache derrière chacune d’elles est différente. L’une de celles qui ressortent est intitulée Rest stop in Kingman, avec un automate de vente de Coca-Cola illuminé, sur fond de ciel embrasé dans les tons de rose. Je l’ai prise début 2016, alors que je venais de recevoir une nouvelle terrible. C’était également mon premier voyage avec mon chien. Notre première expérience à deux. Un moment propice à la contemplation.
Décrivez votre processus créatif en un seul mot.
Calculé.
Si vous pouviez donner un cours d’une heure, quelle serait la matière ?
Une initiation à la pensée métaphorique. C’est fondamental.
Quelle est la dernière œuvre littéraire ou cinématographique qui vous a inspirée ?
La Guerre des Rose, un grand classique.
Quel morceau de musique écoutez-vous le plus souvent ?
You gotta be, de Des’ree.
Votre café, vous le prenez comment ?
Vous allez sans doute être déçue, mais je suis plutôt du genre chocolat chaud.
Propos recueillis par Hallie Neely
Hallie Neely est une auteure spécialisée dans la photographie. Elle vit et travaille à New York.