Harry Fisch se met à la photographie dans les années 1970, au temps où l’utilisation de l’agrandisseur et du laboratoire sont des compétences essentielles pour développer de manière adéquate. Avec l’arrivée de la photographie numérique son activité prend un nouveau tournant. Elle se développe dans deux directions opposée: d’un côté la photographie créative, de l’autre la photographie de voyages.
Des séries comme “Convicts”, “Piggy Back”, “Lively appearance of Death” correspondent à la première catégorie, où l’auteur ne se limite pas à la réalité, mais cherche à créer son propre monde, ses fictions avec une liberté créatrice. La série “Benares, rive gauche” est rattachée à la seconde, plus documentaire. A la différence des précédentes, ici la réalité pose les limites et le contexte mais toujours à travers la vision et la conception de l’image de l’auteur. Selon lui, la beauté n’est pas suffisante. La photographie n’a de sens que si elle génère des émotions chez le spectateur, si elle provoque ou dérange.
Harry Fisch présente son travail au public la première fois en 2010, et a été sélectionné pour son travail “Convicts” au festival Photoespaña. La même année, il participe à une exposition collective internationale “The body, the flesh and soul”.
La série Benares, rive gauche réfère à la ville sainte indienne de Bénarès une des plus ancienne ville du monde. Au bord du Gange, près de la ville, la vie religieuse est trépidante. Hommes saints, pèlerins, touristes, bateaux, mendiants, masseurs, barbiers, chiens et vaches sacrés se mêlent. Ils viennent au fleuve sacré qui est sillonné de « ghât », marches par lesquelles y ont accède pour y prendre des bains ou des ablutions tandis que les crémations et les prières ont lieu nuits et jours. De l’autre coté, sur la “Rive gauche” il n’y a presque rien. Deux marins. Une grande étendue de sable, un mélange de plage et de desert, du Gange à l’infinit. A l’horizon, perdu dans la brume, le mirage d’une foret. La chaleur envelope le tout. Une famille se baigne. Des chevaux. Un bateau échoué sur le sable. Trop peu pour intéresser les touristes et les pèlerins.
Portfolio week-end sélectionné par David Fahey.
