À 600 km au sud d’Addis-Abeba, en Ethiopie, vivent les Benchs, une ethnie importante de paysans, de plus de 130 000 personnes. Leur territoire est très montagneux avec une altitude de 1 600 à 3 000 mètres au-dessus de la mer. Le climat est tropical mais très sain grâce à l’altitude (peu de paludisme). Cette tribu cultive des bananes, des mangues, du café, etc. La totalité de leur territoire est cultivé ; toutes les montagnes sont entièrement couvertes des champs et de plantations. La base de leur nourriture est le maïs et le sorgho.
Ils vivent dans des huttes construites avec du bois et de la terre mélangés avec de la bouse de vache, le toit est recouvert d’herbe. Certains de ces maisons sont peintes à l’extérieur et à l’intérieur avec des couleurs naturelles qu’ils trouvent dans les environs. La construction et les réparations se font avec l’aide des voisins. Il y a très peu de villages. Les Benchs vivent plutôt dans des maisons isolées ou en petit hameau. L’intérieur de ces huttes est très simple et se partage en deux parties : une moitié pour la famille et l’autre pour les animaux domestiques (vaches, moutons, chèvres, poules). À l’extérieur comme à l’intérieur, on trouve des sièges et des bancs faits d’argile.
Ce sont des paysans qui produisent eux-mêmes l’intégralité de leur nourriture. Ils ont donc tout ce qu’il faut pour manger. Ils récoltent très peu de surplus et n’ont par conséquent que très peu à vendre. C’est pour cela et à cause de leur isolement qu’ils sont tellement pauvres. Le revenu par famille se situe aux alentours de 100 dollars par an.
Les Benchs ont leur propre langue, et ceux qui parlent l’amaric (la langue officielle de l’Ethiopie) sont peu nombreux. C’est une région où toutes les communications sont très difficiles. Les déplacements ne peuvent se faire qu’à pied. A cause des montagnes, il n’y a pas de route ni même de piste, sauf l’unique route nationale qui va d’Addis- Abeba à la capitale régionale Mizan, qui est l’unique ville du territoire des Benchs.
Depuis des siècles les Benchs sont chrétiens. Le gouvernement éthiopien a fait un très grand effort pour l’éducation : la plupart des enfants vont aujourd’hui à l’école malgré les heures de marche qu’il faut parfois faire pour y parvenir. C’est très important car, ainsi, ils apprennent la langue officielle. Le nombre d’enfants est impressionnant, car toute contraception est inconnue chez les Benchs. En moyenne une femme a plus de dix enfants.
Hans Silvester
Hans Silvester, Les maisons des Benchs
Jusqu’au 19 février 2017
Château du Val Fleury
5 Allée du Val Fleury
91190 Gif-sur-Yvette