S’il est un photographe qui a publié, dans toutes les langues, un nombre inimaginable de livres, c’est bien Hans Silvester. Si cela a pu se réaliser, c’est, bien entendu, parce qu’il a vendu une quantité réellement fantastique d’ouvrages.
Comment cela est-il possible dans le cercle très fermé de l’édition et alors qu’aujourd’hui c’est la course pour la fabrication de très mauvais livres saturés de très mauvaises photographies ? La réponse est très simple, Hans a toujours publié chez des vrais professionnels qui fabriquent de beaux et de bons livres avec de vraies photographies qui plaisent au plus grand nombre. Actuellement, les seuls gagnants de la mascarade éditrice sont les pseudo éditeurs qui prennent de l’argent à ces innombrables pseudo photographes qui ne flattent que leur ego en perdant leurs plumes.
Pour comprendre le succès, non démenti, des livres d’Hans, il est inutile d’aller chercher midi à quatorze heures. « Restons les pieds sur terre », comme il le répète souvent. Les livres d’Hans sont sans recette magique. Une articulation simple sur une mise en page professionnelle soignée (mais cela est aussi un vrai métier qui s’apprend sur de longues années), pour mettre en valeur des photographies qui se suffisent par elles même. Aucun texte surabondant ne vient parasiter le message de l’image.
Et puis, il y a ses photographies pour réaliser un livre et non pas un livre rempli des photographies. Chaque photographie est installée à la juste place ; si elle n’est pas isolée au regard du lecteur, l’ensemble forme une harmonie de composition et d’équilibres chromatiques. D’une page à l’autre, l’enchaînement coule de source. En résumé, chacun des livres est le mode d’emploi pour la réussite d’un livre qui interpelle avec des photographies.
Pas n’importe quelle photographie ! Chaque image est structurée, composée, contrastée et exposée avec le plus grand soin en prenant bien soin de tenir compte du format du livre, du papier utilisé et de la technique d’impression. Il est hors de question qu’une photographie d’Hans perdit son « essence » en se couchant sur une page.
Lorsque la couleur s’invite sur l’image, les masses chromatiques s’installent dans un camaïeu total si elles ne s’échappent pas dans des mosaïques multicolores incertaines. Ce sont les options choisies qui construisent la cohérence qui exulte le message et amplifie sa perception.
Après des années de parutions, nombreuses et variées, de grande qualité, Hans Silvester s’est attaqué à l’édition de livres au service de la photographie. Il exige une restitution parfaite des images photographiques à l’intérieur d’un complexe livresque. Après une dizaine d’essais multiples, son pari semble gagné. C’est épuré, c’est sensuel, c’est la pureté de l’image photographique, sans texte ni explication aussi vaseuse qu’inutile. Ce nouveau mariage parait réussi et les véritables amoureux adhèrent, sans réserve. Hans nous propose – peut-être – un nouvel avenir pour les véritables œuvres photographiques.
Thierry Maindrault
