En se promenant dans les rues décadentes de New York des années 1970 à nos jours, le photographe Hank O’Neal s’est attardé sur les graffitis que leurs murs arborent. Ses images forment une impressionnant archive des plus grandes œuvres du street art.
L’exposition est terminée. Elle n’a duré que de douze jours et l’on pourrait donc se priver d’en parler. Avant de laisser les murs de la Howard Greenberg Gallery se vêtir d’une nouvelle série, il faut pourtant évoquer Hank O’Neal, sorte de gardien des artistes de rue. Cet ancien agent de la CIA devenu photographe a, encouragé par son amie et mentor Berenice Abbott, entreprit au milieu des années 70 le projet de photographier les murs de New York. Un peu à la manière de Walker Evans et de ses photos de posters datant de la Grande Dépression, Hank O’Neal a donc passé les 40 dernières années à documenter les travaux de Basquiat, Keith Haring, JR, Banksy, Mr. Brainwash ou Kenny Sharf, pour ne citer qu’eux.
En infatigable promeneur, il a su repérer les graffitis, collages ou dessins de plusieurs générations de street artists, au détour d’une avenue, parfois inaccessibles aussi. « Le street art que je photographie doit figurer dans l’espace public, explique O’Neal, doit être visuellement captivant et peut être beau, doit être créé par un intellect avisé et déterminé. Cela peut être un coup d’un seul artiste ou une improvisation chaotique de douzaines de mains différentes dans des lieux imprévus, de manière imprévue. »
Des photos de murs me direz-vous. Rien de très exceptionnel. Ce serait oublier que la méticulosité de Hank O’Neal a fait aujourd’hui naitre une véritable collection de plusieurs centaines de photographies des plus célèbres œuvres de rue. Avec sa narration du passage du temps et son approche contextuelle, XCIA’s Street Art Project est aussi une ode à cet art de l’interdit.
Jonas Cuénin
XCIA’s Street Art Project
Howard Greenberg Gallery
41 East 57th Street
New York, NY 10022
(212) 334-0010