Hamiltons Gallery lance sa première exposition avec Nick Waplington, qui marque la nouvelle selection de variantes d’images inédites et de nouvelles œuvres de sa série emblématique Living Room, 1991.
Le premier livre de Nick Waplington, Living Room, a été publié en 1991 et a immédiatement fait sensation dans le monde de la photographie. Les 59 photographies de l’édition originale documentaient la vie d’amis, de familles et de voisins dans le lotissement Broxtowe à Nottingham, en Angleterre, où Waplington a passé de nombreuses années à réaliser des milliers d’images. Ces vastes archives de photographies inédites constituent la base de ce nouveau remake conceptuel de la monographie de 1991, qui revisite et remodèle l’œuvre emblématique de Waplington d’un point de vue contemporain. Cette nouvelle œuvre suit le même séquençage d’images de paysages et de portraits que l’édition originale – en remplaçant chacune des 59 photographies par une œuvre inédite des archives du Living Room, souvent issue de la même planche que l’image originale. Le résultat est à la fois familier et étrange, un voyage saisissant dans la Grande-Bretagne de Thatcher et un témoignage des décennies d’art et de vie qui se sont écoulées entre cette époque et aujourd’hui.
Si les premiers travaux de Waplington étaient intrinsèquement enracinés dans la pratique “documentaire”, ils remettaient également en question le regard documentaire conventionnel. Simon Baker, directeur de la Maison Européenne de la Photographie, note de manière importante que Waplington emploie une approche profondément humaniste qui résiste à la documentation voyeuriste ou intrusive. En effet, Simon déclare : “Waplington est globalement curieux et profondément engagé dans son travail, et aussi sérieux à l’égard de la vie familiale que la politique ou l’art, ou la musique et les cultures sociales qui l’entourent, mais toujours à la fois en tant que témoin et participant”, une méthode qui permet d’obtenir une intimité et son invisibilité simultanées.
“Quand je pensais que quelque chose allait se passer, je prenais l’appareil photo et prenais quelques photos très rapidement, puis je posais l’appareil photo. Pour ne plus en prendre pendant un moment. Vous ne voulez pas prendre des photos tout le temps dans une situation de type documentaire, car sinon, il s’agit de vous et de l’appareil photo et non de la situation. Il s’agit d’avoir un instinct pour savoir quand quelque chose va se produire.” – Nick Waplington.
Le choix de Waplington d’un appareil photo 6×9, salué par John Berger dans un essai paru dans les publications de 1991 et 2024 de Living Room, produit un paysage où “les formes photographiées ont l’espace pour s’étendre, devenir des paysages, ou même des firmaments.” L’utilisation délibérée de la couleur par l’artiste émane des caractéristiques du paysage urbain américain, mélangées à un style documentaire typiquement britannique. Waplington réagit contre ce qu’il décrit comme “l’interprétation courante, granuleuse, opprimée, en noir et blanc, de la vie de la classe ouvrière” ; au lieu de cela, l’objectif de Waplington n’éloigne pas les sujets des spectateurs mais transforme le privé en public d’une manière où les larmes, les cris, les blagues, le réconfort, la fatigue et le plaisir ont une place égale.
L’artiste britannique basé aux États Unis et en Grande Bretagne Nick Waplington utilise la photographie comme moyen de s’immerger dans les communautés, ce qui se traduit par une implication personnelle et un travail visuel. Il a attiré l’attention de John Berger et Richard Avedon, ainsi que du reste du monde, dans les années 1990 avec Living Room et a depuis créé des représentations reconnaissables et franches des gens et de leurs origines sociopolitiques. Dès son adolescence, ses sujets vont de la culture post-punk de la jeunesse sur fond de thatchérisme, à l’apogée de la culture house et rave dans les années 1990 à New York. En 2008/9, Waplington a documenté la production de la dernière collection d’Alexander McQueen dans son studio londonien. Il continue de travailler à Londres et à New York sur une série de projets photographiques et artistiques qui se chevauchent.
Nick Waplington : Living Room
14 mars – 25 mai 2024
Hamiltons Gallery
13 Carlos Place
London, W1K 2EU
+44 (0) 207 499 9494
www.hamiltonsgallery.com