« Je crois en la magie du rêve »
L’exposition « Deconstructive Nudes » (Nus déstructurés) montre des photos non publiées de Tomas Erhart datant de 2000 à 2010. Une interview sur les angles, la liberté sexuelle et le secret du flou.
M. Erhart, les photos exposées ont toutes été réalisées avec un simple appareil numérique. Pourquoi ?
Il y a quinze ans, à peu près, j’ai acheté mon premier Canon IXUS. Au départ, parce que je devais prendre des photos de repérage. Je découvris rapidement ses possibilités, spécialement les plus pointues : je n’ai jamais beaucoup apprécié le flash, et en même temps, j’allais très souvent dehors la nuit. Donc je voulais savoir quel effet pourrait créer une exposition de 3 secondes. À l’époque, l’IXUS était déjà capable de faire ça. C’est comme ça que j’ai développé mon goût pour les effets de flou que créait ce genre d’exposition.
Est-ce que vos images sont improvisées ou mises en scène ?
Mes images dépendent de la situation : ce sont des instantanés avec une dynamique authentique. Vous ne pouvez pas créer des images comme celles-ci comme si c’étaient des natures mortes. Elles perdraient toute authenticité. Elles sont développées et présentées de la même manière qu’elles ont été réalisées. Je trouve l’érotisme mis en scène, celui que l’on retrouve ordinairement dans les magazines pour hommes, épouvantable. Je ne veux pas forcer mes modèles à prendre des poses.
Qui sont les femmes sur vos photos ?
La plupart d’entre elles appartiennent à mon cercle élargi de relations. Pour moi, Berlin est la ville la plus libre du monde. Il y a de la nudité et de la sexualité partout. C’était facile de trouver des modèles parce que les gens vivent une vie plus libérée à Berlin que partout ailleurs – également sur le plan sexuel.
Entre la fin des années 90 et 2010, vous avez pris plus de 20000 photos. Quels ont été vos critères de sélection pour l’exposition ?
Toutes les expositions s’inscrivent dans mon projet au long cours « 5pm » (17h). Les photos ont été prises pendant les années 2000. Pour les sélectionner, j’ai ouvert mes archives numériques et je les ai passées au crible. C’était un peu comme de revenir à mes débuts. Quand j’ai commencé la photographie, j’avais une approche différente : plus provocatrice, frontale, plus explicite. C’était ce qu’il fallait à l’époque. Mais aujourd’hui, maintenant que quelques années ont passé, j’aime des clichés que je n’aurais pas choisi à l’époque.
Vous pouvez lire l’interview de Linda-Luise Bickenbach dans son intégralité dans la version anglaise de La Lettre.
EXPOSITION
Tomas Erhart « Deconstructive Nudes »
12 juin – 15 aout 2012
Inner Circle Consultants
Rothenbaumchaussee 21/23
20148 Hamburg
Germany
Catalogue:
Editions, realisation, formats and prices:
eight-colour pigment prints on Hahnemühle deckle-edge paper, aluminium-laminated (2mm)
Front signed /3rd edition
109 x 145cm
Lambda c-prints on Kodak Endura paper, in diasec (3mm acrylic glass)
Last page signed / 7th edition
Various formats – Other formats than those exhibited are possible but only for editions 3 and 7