Sur des containers de la municipalité, au cœur du centre historique, les organisateurs ont décidé d’amener l’image plus proche de la population. Sur cette place très fréquentée, notamment le soir aux abords des roulottes casse-croûte, les travaux de Paolo Woods, Leslie Searles et Guillaume Coadou sont affichés sur des bâches de 2 x 3 mètres.
Au premier abord, la série Pèpè de Paolo Woods propose un inventaire de tee-shirts sérigraphiés aux slogans variés. Les “Pèpè” représentent les vêtements de seconde main dont les friperies américaines ne veulent plus et sont revendus sur l’ancien marché aux esclaves de Port-au-Prince. Cocasses, parfois grossiers ou inappropriés, ces tee-shirts sont utilisés pour une nécessité première et ne seront pas forcément traduits en créole. Une façon détournée de montrer la relation qui unit Haïti aux États-Unis.
Après le tremblement de terre, Leslie Searles, photographe péruvienne, s’est rendue dans une petite commune brésilienne, frontalière avec le Pérou, où quelque 250 migrants haïtiens se sont réfugiés. De ces camps improvisés et précaires, ils ne peuvent sortir suite au renforcement de la loi brésilienne sur l’immigration qui a été mise en place après l’arrivée massive de ces exilés dans le pays. À la recherche d’un lieu paisible, ils sont souvent arrêtés aux frontières lorsqu’ils s’y tentent.
Pour finir, les images troublantes de Guillaume Coadou sont des mises en scène en référence aux rites vaudous ou cérémonies de pélerinage. Le photographe s’entoure de comédiens professionnels auxquels il demande de rejouer des scènes de la vie haïtienne, parfois même hors du pays.
EXPOSITIONS
– Pèpè par Paolo Woods
– La tercera Frontera par Leslie Searles
– L’Exil intérieur et Chango par Guillaume Coadou
Place des Palmistes
Cayenne
Guyane