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Guy Gilles – Exposé paupières closes

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«Cinéaste, Guy Gilles a photographié tout au long de sa vie. Si son œuvre cinématographique est restée discrète, son œuvre photographique est restée volontairement secrète, Guy Gilles ne souhaitant pas, pendant longtemps, exposer. Vers la fin de sa vie il se décide pourtant à montrer quelques-uns de ses clichés, et prépare une exposition qu’il n’aura pas le temps de voir se réaliser, rattrapé par la maladie. Qu’il photographie en Algérie, en Espagne, au Maroc, ou encore au Mexique ses sujets de prédilection restent les mêmes : la rue, la plage, les objets, les enfants, les visages, les corps hâlés et lascifs de jeunes garçons, ces images saisissant comme celles de son cinéma le « jeu des reflets et des lumières, des éblouissements et des ombres », comme l’écrivait Jean-Louis Bory fervent et fidèle défenseur des films de Guy Gilles. Son goût pour l’organisation des formes se révèle dans ses photographies au caractère à la fois très composé, jouant sur les lignes et les reflets, mais également au caractère très spontané, dérobant sur le vif, une pose, un regard, un sourire. Cette exposition inédite à la Galerie Patrick Gutknecht est une occasion unique de voir exposées ces images, pénétrées d’une lumière intimement liée à sa recherche du temps de l’enfance dans son Algérie natale, qui leur confère une douce et chaude nostalgie.» – Mélanie Forret

A 20 ans à peine, Guy Gilles tourne à la fin des années 50 ses premiers courts-métrages en Algérie, sa terre natale où il passe son enfance et son adolescence. Profondément marqué par la lumière méditerranéenne et le souvenir de sa mère disparue, les films en porteront la trace tout au long de son œuvre. Mais c’est Paris, où il s’installe en 1960, qui reste la ville la plus filmée par le cinéaste, ville rêvée où tout lui semblait possible, où la liberté l’emportait sur les jours difficiles. Gare, cimetière, jardins, chambres d’hôtels, cafés, Guy Gilles filme par touches, s’échappant toujours de son récit principal pour glisser vers des dérives poétiques et impressionnistes : regards de flâneur pétri aux puissances sensitives du monde. La récente excavation d’une série de ses clichés photographiques témoigne d’un acharnement à se faire toujours plus perméable à un environnement, fondre dans un paradis « d’atmosphères ». C’est ici un cinéma buissonnier qui se joue, le film de la vie comme elle va, comme le cinéphile s’y retrouve, les yeux éblouis de projections visuelles et de torrents narratifs. Ces vues d’un permanent voyage sont tout aussi bien fossiles d’un regard d’innocent en surprise perpétuelle : il se baigne à nu, enfant prisonnier d’un été qui ne devrait jamais finir, qui n’en finira jamais plus ; une éternité fixée à jamais aux grains de pellicule instantanée. Aujourd’hui, suivre le cours de ses images, c’est y retrouver les madeleines d’un Proust plasticien, succomber aux remembrances de la terre natale à tous communiquées, universelle Algérie.

 

Guy Gilles – Exposé paupières closes
du 4 octobre au 10 novembre 2018

Galerie Patrick Gutknecht, Paris

78 rue de Turenne
75003 Paris France

http://www.guygilles.com

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