Le photographe Graham Miller explique que l’impulsion qui l’a conduit à créer sa nouvelle série, All That is Solid Melts into Air, lui est venue au départ à la lecture de The Blue Plateau: A Landscape Memoir, de Mark Tredinnick.
« Tredinnick est un poète et son écriture est très lyrique, combinant à l’histoire naturelle l’expérience de sa propre appartenance à un lieu, en l’occurrence les montagnes Bleues », déclare Miller. « Son récit était si évocateur et magnifique que j’ai décidé de me rendre sur place et de découvrir ces montagnes par moi-même. »
Pour ceux qui ne connaissent pas la géographie de l’Australie, la décision de Miller l’a conduit à sauter quelques fuseaux horaires en traversant le pays d’ouest en est, au cours d’un voyage de plus de 4 100 kilomètres — c’est un grand continent.
Miller s’est rendu deux fois dans les montagnes Bleues, en Nouvelle-Galles du Sud. Lors de sa première visite, il a passé deux semaines dans le petit village de Katoomba, qui est littéralement perché au sommet d’une falaise. « J’aime cette métaphore, des gens vivant au bord d’un précipice », dit Miller.
Il continue : « Les montagnes Bleues forment un paysage sublime. J’ai toujours été intéressé par le sublime, et je suis fasciné par des artistes comme Eugene von Guérard, qui est sans doute l’un des peintres les plus célèbres à s’être consacré à ce genre. Il a peint les montagnes Bleues au XIXe siècle et j’aime la manière dont il capture la lumière et son sens du paysage, donc son travail a influencé mon approche. »
Avec cette nouvelle série, l’intention de Miller était « d’explorer le cosmique et le particulier », mettant en contraste les photographies de paysage « avec des portraits très intimistes des gens qui vivent là, pour donner une impression d’ensemble. Je voulais aussi montrer à quel point ce décor est précieux, évoquer le divin dans la nature. Ces images représentent un mélange ambigu d’impressions et de faits et une tentative pour créer des évocations délicates de la présence humaine et d’un espoir possible ».
Si le paysage s’est révélé complexe à photographier en raison de l’enchevêtrement chaotique du bush australien, les gens du cru représentaient un défi différent. « Je m’en suis remis aux rencontres de hasard avec des gens croisés dans la rue, ou que je regardais marcher, en essayant de reconnaître chez ces personnes ce détail intangible qui me donnerait envie de les photographier. »
Exposition
All That is Solid Melts into Air
Jusqu’au 15 mars 2014
Turner Galleries
470 William Street
Northbridge (Perth)
Australie
Liens:
www.turnergalleries.com.au
www.grahammiller.com.au