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Giacomo Brunelli

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Un vieil homme, recourbé sur sa cane marche vers une direction inconnue, au loin se dessine un beffroi de style gothique. Une hirondelle prend son envol de la flèche d’une tour dont l’horloge offre une physionomie étrangement familière. C’est alors que nous discernons enfin la statue de Winston Churchill, Big Ben, la cathédrale Saint-Paul, l’abbaye de Westminster ou encore l’imposante Battersea Power Station, centrale électrique au sud-ouest de la Tamise qui attend toujours d’être restaurée. 

Décliner, détourner, réinventer les vues les plus touristiques de Londres, c’est ce que le photographe italien Giacomo Brunelli (né en 1977) a tenté de faire à travers Eternal London. Cette toute nouvelle série de photographies argentiques noir et blanc (réalisées entre 2012 et 2013) est le fruit d’une commission passée par la Photographers Gallery à l’artiste. Cette première collaboration donne lieu à une exposition modeste mais néanmoins réussie. En une dizaine de photos seulement, accrochées aux murs sombres du sous-sol de la galerie, Brunelli nous plonge dans une contemplation pure, libérée de la contrainte du temps. Londres devient alors une entité à la fois insaisissable et éternelle. Pour ce faire, l’artiste laisse ses photographies sans titre, ne nous donnant aucun indice quant à l’identité du monument historique représenté. Toutefois, la valeur iconique nous permet de les reconnaître, sans pour autant pouvoir les placer dans un espace-temps particulier. N’est-ce pas là le principe même de l’atemporalité ?

Pour Eternal London, Brunelli a pris ses photos durant de longues marches matinales, suivant au hasard des personnes au gré de ses envies. Sa caméra, souvent placée au niveau de son buste, capture alors en gros plans un instant fugace, rappelant la notion « d’instant décisif » de Henri Cartier-Bresson. L’artiste est plus connu pour ses séries The Animals I/II (2005-2009), dans lesquelles il dresse les portraits fugitifs de divers animaux, croisés au détour de balades en Italie. Son attirance pour la représentation animalière se perçoit dans Eternal London : hirondelle, cheval, chien, ou encore cygne prennent parfois davantage d’importance que la figure humaine, qui est d’ailleurs toujours représentée de dos. On retrouve également son style très particulier et son utilisation d’un noir et blanc très sombre, laissant apparaître les formes de manière presque chimérique. Brunelli est en effet très attaché à son appareil photo : un Miranda Sensomat 35 mm hérité de son père et qu’il n’a jamais cessé d’utiliser.

Pour les fans inconditionnels de la plus trépidante ville de la perfide Albion, l’exposition de Brunelli est ouverte jusqu’au 27 avril et s’accompagne d’une monographie aux éditions Dewi Lewis.
 

EXPOSITION
Giacomo Brunelli : Eternal London
Jusqu’au 27 avril 2014
16-18 Ramillies Street
Londres W1F 7LW
+ 44 (0)20 7087 9300
[email protected]

www.thephotographersgallery.org.uk 

LIVRE
Eternal London, aux éditions Dexi Lewis :
http://d19cgyi5s8w5eh.cloudfront.net/eml/15736265-1330-42ZY-Z6U4-WZ5583U4452Y?e=dewi.lewis%40btconnect.com&a=XUXZ096U-871V-4469-814U-ZXXVYX940ZV4&f=&t=1

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