The Hell of Copper
C’est l’enfer. L’enfer sur terre, aujourd’hui au Ghana, devenu ces dernières années l’une des principales destinations des déchets électroniques en provenance de l’Europe et des États-Unis. À Accra, la capitale, un véritable business illégal s’est développé autour du trafic des “e-déchets”, qui représente une véritable manne financière. Des grossistes ghanéens rachètent ce matériel qui est ensuite acheminé vers la décharge d’Accra, pour y être brûlé par des enfants. Le cuivre récupéré sera revendu aux Nigérians ou aux Indiens qui le transforment, notamment, en bijoux bon marché destinés à l’Europe. Selon l’ONU, jusqu’à cinquante millions de tonnes de déchets électriques et électroniques sont produites chaque année. Les conséquences environnementales et sanitaires en sont dramatiques. La décharge d’Agbogbloshie Market s’étend sur près de 10 kilomètres. Dès l’aube, et jusqu’au coucher du soleil, des dizaines de Ghanéens âgés de 10 à 25 ans s’épuisent, sept jours sur sept, à démonter les vieux ordinateurs et à brûler les composants en plastique ou en caoutchouc pour récupérer le cuivre. On imagine les dégâts sanitaires et écologiques dus au plomb, au mercure, aux vapeurs de PVC. Dans une approche documentaire directe, c’est ce que dénonce le photographe.