Estereoscópico
Comme d’autres amateurs, Jesús de Echebarría a photographié sa famille, ses voyages en Europe, sa passion pour la corrida ou le football, les paysages qu’il aimait. Il a aussi fait les portraits de gens qui attiraient son attention. Rien de spécial, donc. Mais il vivait en Euskadi et dans une période d’intenses événements historiques. Dans la programmation de « luttes », il était évident que Guernica devait avoir sa place. Echebarría avait visité la ville et photographié ses monuments et son arbre symbolique des libertés et du statut d’autonomie avant la guerre civile. Il revint après l’énorme destruction par le bombardement de l’aviation nazie, puis, quelques années plus tard, quand la ville était encore blessée. Avec la même addiction passionnée pour la photographie stéréoscopique et sa forte illusion de l’espace, il a documenté les mines et la dure condition des travailleurs et de leurs drames, ainsi que les mouvements politiques qui luttent pour — ou contre — le respect et la protection de la culture. En utilisant parfaitement son outil et sa technique particulière, il propose en même temps une véritable documentation et une sorte d’illusion quand le spectateur se projette dans l’espace de l’image et doit choisir le point de vue le plus efficace. Une manière de se rappeler que la photographie est toujours une question de la distance et de point de vue. Du point de vue physique, ce qui montre et raconte ainsi la décision esthétique et une sorte de position face au monde.
