El último atuendo de los desaparecidos
Indices, preuves, traces, ces vêtements déchirés et maculés sont tout ce qui reste de personnes disparues. Ce qui permettra, peut-être, de les identifier. En choisissant de traiter sous forme de natures mortes le drame de son pays, El Salvador, qui détient le triste record des homicides, ce jeune photojournaliste joue la sobriété. Sa gravité simple rend son témoignage encore plus prégnant. Il rappelle que la forme, le choix de l’impact visuel, l’acceptation des limites informatives de la photographie, la nécessaire humilité face à ce que pourraient “prouver” des images est une indispensable nécessité. Par sa mise à plat — à tous les sens du terme — d’une situation, il rend sensible la première des nécessités, invisible par nature, l’absence des disparus. En s’éloignant de tout pathos, en nous confrontant à l’image d’objets qui furent essentiels dans la constitution de l’image même d’êtres vivants, il nous propose avec autant de calme que de détermination une grammaire, macabre certes, mais qui nous renvoie directement au réel. Dans sa radicalité il atteint l’efficacité maximale en nous demandant de regarder le monde en face, sans biaiser.