« Représentation du conflit et du combattant ; approche fonctionnelle du conflit ; influences médiatiques et idées reçues; virtuel, réalité : confusion des genres ? » Telles sont les catégories dans lesquelles un jeune homme concerné par l’état du monde, Emeric Lhuisset, classe les travaux qui l’ont mené de Colombie en Irak et d’Afghanistan en Syrie. Ses cent portraits de Maydan à Kiev, sont rangés à “Regard sur la mémoire”. Des portraits en couleur, classiques, soucieux d’une belle lumière, sans spectaculaire aucun, jouant sur la neutralité du fond qui se répète. A chacun de ses “modèles” dont la présence sur la place était une affirmation, le photographe a demandé de remplir un questionnaire simple : après leur nom ils devaient dire « ce qu’ils aimeraient qu’il leur arrive » et « ce qu’ils pensaient qu’il arriverait ». Le contraire, en somme, du journalisme descriptif, mais aussi du photojournalisme qui s’attache à prélever des instants, considérés comme visuellement symboliques ou graphiquement efficaces, des faits. La démarche n’est pas seulement celle du témoignage, des éléments d’information recueillis sur le terrain, mais d’une réflexion et d’une analyse des conditions de production et de diffusion des images et de la nature et des enjeux des médias.
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