Yanni, Irak État des Lieux
La guerre, tout comme la paix, sont bien souvent incompréhensibles. Par ceux qui les vivent comme pour ceux qui les regardent et les illustrent. Depuis 2006, un jeune Français, Edouard Beau, s’est régulièrement rendu en Irak, d’abord au Kurdistan, pour tenter à la fois d‘estimer une situation, de comprendre les raisons de l’exil vers l’Europe de migrants sans papiers qu’il voyait en situation précaire dans un square près de chez lui, à Paris, et pour vivre avec les civils et les militaires le quotidien d’un pays en guerre. Sa préoccupation n’a jamais été — et n’est toujours pas, même s’il est encore retourné travailler en Irak en 2013 — ce qu’il est convenu d’appeler la “grande actualité”, cette succession d’événements plus spectaculaires ou emblématiques que d’autres qui attirent les médias. Il chronique son expérience de la vie au quotidien, ses rencontres, ses émotions, ses doutes dans des portraits, des paysages, de petits moments d’action. Alors, les périodes officielles de “paix” ne sont guère différentes des temps de guerre. Et la complexité des situations est impossible à décrypter sur le terrain et à résumer en images. Parallèlement aux photographies, l’image en mouvement lui a permis d’exprimer au mieux ces perceptions confuses et douloureuses pour les civils comme pour les jeunes soldats.
