Wild West
Il a été le premier, dans des compositions en noir et blanc, à utiliser des jouets pour donner son imagerie de la Première Guerre mondiale. Pour la Seconde, y compris pour les camps d’extermination, il a continué, en utilisant au mieux les couleurs du Polaroïd grand format. Derrière ces mises en scène — le théâtre de la guerre — se pose évidemment la question de la légitimité de la vente de ces jouets à des enfants, du sens que cela peut avoir, au-delà du commerce. On sait que les enfants “jouent à la guerre” depuis toujours, pour imiter la férocité des adultes et se sentir plus forts. On sait qu’aujourd’hui leur modèle n’est pas la guerre réelle mais les images de la guerre qui leur parviennent sans cesse sur des écrans, à la télévision et dans les jeux vidéo. Avec leur litanie de morts, de violences, d’atrocités. L’artiste qui s’est également attaqué avec les mêmes dispositifs à une réflexion sur l’image du noir aux Etats-Unis — et ailleurs —, au mythe de la pin-up, de Barbie, du glamour ou du baseball, entre autres, décrypte les stéréotypes qu’il remet en scène. Comme les cow-boys et les Indiens, massacre historiquement bien réel que le cinéma a transformé en épopée.