The Hijab Series
Il faut un indéniable courage, lorsque l’on est femme et yéménite, pour affirmer avec force son opposition déterminée à la façon dont les fondamentalistes musulmans font disparaître, jusqu’à l’invisibilité, toutes les femmes. Cette négation, mise en évidence par étapes, devient une fable cruelle, lancée comme un cri épuré, une forme de dénonciation symbolique fondée sur la seule logique des images. Dans The Hijab Series, c’est en couleurs que La mère, la fille et la poupée, vont peu à peu se fondre toutes trois dans le noir au fur et à mesure qu’elles doivent porter le voile sombre de plus en plus couvrant. Restent, sans que l’on puisse dire ce qu’ils essaient d’exprimer, trois paires d’yeux derrière la mince ouverture. Et si… propose une inversion, sinon des rôles, du moins des apparences. L’homme est en blanc, la femme vêtue de noir, dont au début on ne voit même pas les mains. Puis, en séquence, l’homme est attifé du costume noir et de plus en plus intégral de sa femme et, à la fin de ce bref récit en noir et blanc, il a perdu l’expression de ses mains, regarde au travers de la fente du voile quand sa femme a laissé apparaître cheveux, visage et mains. Cette pointe d’humour dédramatise la revendication, pourtant toujours aussi ferme.