Au Nord de Bilbao, en Espagne, la petite ville de Getxo propose la sixième édition d’un festival atypique dont les intentions sont claires et à mille lieues des grandes machines de l’été ou de l’automne : Nous sommes un festival local à contenu international. Radicaux, ces basques qui cultivent la dimension universelle d’un certain nombre d’attitudes et de valeurs locales travaillent avec peu de moyens, à peine quelques salles d’exposition, mais les 80 000 habitants ont peu de chances d’échapper à la photographie durant le mois du festival. Elle est partout en extérieur, sous forme d’installations, sur des T-shirts, en photocopies, sur les tables de certains cafés ou restaurants, monumentale sur des empilements de containers et même sur les tabliers des maîtres-queux. Car, dans cette région où la gastronomie est indissociable de la vie quotidienne et est intégrée au festival, on pense aussi au palais des visiteurs.
Le premier directeur artistique – chacun opère durant trois années consécutives – fut Alejandro Castellote, spécialiste connu de la photographie sud-américaine et acteur de la scène espagnole de l’image argentique depuis les années quatre-vingt. Cette année, Frank Kalero clôt un cycle qui lui a permis de décliner les âges de l’homme, en remontant le temps, de la vieillesse aux regards portés sur l’enfance qu’il présente pour l’actuelle édition. Celui qui fut le fondateur de Ojo de Pez avant d’aller, en Inde, inventer Punctum , seule publication consacrée aux photographies en Asie a choisi avec fermeté, de la poésie à l’outrance, de l’intime à l’ambiguité. Ce ne sont pas des enfants qu’il se propose de montrer, mais bien l’image que des adultes entretenant des relations complexes avec leur propre passé veulent donner d’eux.
Il y a naturellement des projections, des workshops, des visites guidées, des repas et des surprises.
C’est à Gexto, dans la province de Biscaye, jusqu’au 30 septembre. Et ça s’appelle GEXTOPHOTO. Si vous souhaitez conserver un souvenir, en dehors du catalogue, vous pourrez acheter des créations originales, au design étonnant, entre autres les sacs à main ou des coussins réalisés par recyclage des bâches présentant les images en très grand format de l’édition précédente.
Tout – plus davantage – est sur le site : Getxophoto.com où l’on ne manquera pas de déguster des clips désopilants présentant le festival, y compris ceux des années précédentes.
Christian Caujolle
