Paradoxe s’il en est, en cette ère de mondialisation, que d’ériger des murs pour marquer les frontières. Depuis l’emblématique chute de celui de Berlin, l’homme n’a cessé d’en bâtir à travers tous les continents. Martin Beaulieu a parcouru la frontière entre les États-Unis et le Mexique, sur la piste des immigrants illégaux qui tentent de venir vitre au pays de l’Oncle Sam.
Entre les États-Unis et le Mexique, un mur de béton serpente désormais tout le long du célèbre Rio Grande. Barreaux et barbelés s’élèvent en plein désert. Une cicatrice de métal court à travers les villes. « Au pied du mur, les habitants de la frontière vivent l’omniprésence de cette démarcation matérialisée qui transpire souvent l’amertume », explique Sophie Mangado, la journaliste qui a accompagné Martin Beaulieu pour ce reportage.
Les photographies de Martin Beaulieu portent un regard sur le mur à travers les yeux de ceux pour qui il est une réalité quotidienne.
Martin Beaulieu est photographe indépendant depuis 15 ans. Son travail privilégie le reportage de fond consacré à des enjeux humains et sociaux. Il a collaboré avec plusieurs ONG, dont Médecins sans frontières, l’Agence Canadienne de Développement International et la Croix Rouge International. Son travail a été publié dans Canadian Geographic, Géo France, ID Magazine et The Sunday Times. Réalisé en septembre 2009 et octobre 2010, ce reportage s’inscrit dans un travail sur les murs frontaliers à travers le monde réalisé avec la journaliste Sophie Magado.
Jean-François Nadeau