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Gaspésie 2012 –Beatrix von Conta

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Allemande née en 1949, installée en France depuis longtemps, Beatrix von Conta est une des photographes en résidence de la troisième édition des Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie. Depuis 25 ans, avec une distance critique, elle interroge de près la fragilité du paysage contemporain. Elle en relève les signes, sans nostalgie ni maniérisme.

« En Gaspésie, il existe une rupture dans la lumière par rapport à l’Europe, marqué par le gris. Cela appelle forcément une écriture photographique plus compacte. J’ai dû changer malgré moi la focale avec laquelle je travaille d’ordinaire en Europe. J’ai découvert en Gaspésie un ciel plus grand, une terre plus grande… »

En Amérique comme ailleurs, Beatrix von Conta ne cherche pas à pointer les traces plus ou moins heureuses laissées par l’homme. « Je ne suis pas dans l’exploitation de l’anecdote. Je suis fascinée par la complexité du paysage. » Elle en cherche les différents niveaux, les stratifications laissées par l’homme autant que par la nature.

« Il y a des gens qui voudraient faire disparaître ce qui les heurte, ce qui touche la nature. Je vois au contraire dans ces relations une beauté qui me touche. Les choses sont de plus en plus fragiles… Je procède à une mise en mémoire, une mise en donnée. »

Beatrix von Conta ne valorise pas le flou ou les jeux impressionnistes avec la lumière. « Il n’y a pas d’objectivité, bien sûr. Mais je ne valorise pas le flou. Je cherche les photos les plus nettes possibles. »

Au moment de publier aujourd’hui ce compte rendu, les photos gaspésiennes de Beatrix von Conta sont toujours à être développées et tirées. « Je travaille en argentique. Il me faut du temps. » Beatrix von Conta est représentée en France par la galerie lyonnaise Le Réverbère.

Jean-François Nadeau

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