La Gallery Fifty One fêtera son 25ème anniversaire en 2024 et 2025.
Pour cette exposition, la galerie a travaillé avec Paris Match, qui leur a offert l’opportunité unique de parcourir leurs archives photographiques pour accéder à cette œuvre exclusive.
Jack Garofalo, gentleman reporter dans Harlem interdit.
On le surnommait La Ficelle, tant Jack Garofalo (1924-2005 ) savait se faufiler à peu près partout. Dans le monde des reporters, d’abord, où il s’est invité par hasard, grâce au copain Daniel Filipacchi, qui lui a offert son premier Leica et ouvert les portes de Paris Match. Jack y restera 40 ans, laissant au magazine un trésor de dizaines de milliers de photos. Mais c’est encore dans le cœur de ses modèles que Kiki savait le mieux se faire une place. Du shah d’Iran, qui lui prêta tous ses blindés pour une photo, jusqu’à Hemingway, dont il éclusa le bar tout entier au court d’une nuit mémorable ; son tout premier reportage.
Son grand ami Federico Fellini lui avait proposé de jouer les paparazzis dans Huit et demi, mais Jack préférait les parties de belote avec Brigitte Bardot, l’été à Saint-Tropez. Mélange de roublardise et de légèreté, quitte à faire enrager ses chefs, son culot pouvait désarçonner les plus coriaces. Un jour, il avait embarqué André Malraux sur le Gange, en Inde. « Calmez vos tics, Monsieur le ministre, ils vont faire chavirer le bateau. » Personne n’avait jamais osé parler ainsi à l’écrivain, qui partit dans un grand éclat de rire. « Chic et voyou », comme on dit à Match…
Cette audace et cette élégance seront ses clés pour entrer à Harlem en 1970, son plus beau reportage. Aucun Blanc n’osait alors mettre un pied dans le quartier noir de New York, ancien havre d’une élite afro-américaine naissante, espoir ghettoïsé par la pauvreté et les discriminations. « Trop dangereux », soufflent les copains new-yorkais. Un défi pour le gentleman aventurier, agacé par des préjugés qu’il entend battre en brèche. Certes, l’accueil est rugueux. D’emblée menacé, il réplique à un colosse qui deviendra son guide : « Feriez mieux de m’aider au lieu de m’embêter. » Avec le même aplomb, il débarque à l’improviste dans les locaux des Blacks Panthers qui, séduits, vont lui assurer une discrète protection.
Garofalo ne dissimule rien de la misère, de la drogue et de la violence qui règnent dans le quartier, mais préfère s’attarder sur le vivier politique et culturel de cette ville dans la ville. À l’électricité ambiante répondent les rires, la légèreté, la bienveillance, même à l’égard de cet étranger. Sept ans plus tard, Jack Garofalo ira explorer le Bronx avec le même regard. Écrits il y a plus de 50 ans, ces deux récits, évidemment émaillés de quelques considérations datées pour le lecteur contemporain, restent résolument modernes. Son œil humaniste ne ment pas, son objectif saisit la vie plutôt que la mort. « Dans Harlem fou de rage, le voyage aurait pu finir mal », conclut La Ficelle. « La peur y est contagieuse et la haine aussi. Moins, toutefois, que la confiance et l’espoir. »
Jack Garofalo : Street Chronicles
24 février – 20 avril 2024
Fifty One Too
Hofstraat 2
2000 Antwerpen
T: +32-3-2338814
https://www.gallery51.com/fifty-one-too/
LES ARCHIVES DE PARIS MATCH S’EXPOSENT
Paris Match, c’est plus de 70 ans de passions, d’émotions… et de photos mythiques qui illustrent des sujets forts, bouleversants ou historiques. Les « photos Match » racontent l’histoire du monde, dans sa gravité comme dans sa légèreté. Plus de 70 ans de récits de grands reporters envoyés au plus près des événements, sur le terrain, parfois au péril de leur vie, pour retranscrire avec force les heures de gloire et celles, plus sombres, de l’actualité. Si les photos de Paris Match sont si emblématiques, c’est aussi parce qu’elles font l’objet d’une sélection minutieuse réalisée chaque jour parmi des milliers par la rédaction qui choisit LES meilleures photos, celles qui vont procurer l’émotion que nous voulons partager avec nos lecteurs. Trouver la photo la plus juste, la plus iconique, celle qui transmettra le plus d’informations et d’émotions au lecteur, telle a toujours été et demeurera la mission de Paris Match. Archivées avec soin, ces millions de photographies sont conservées dans des conditions optimales, proches de la rédaction, tel un trésor qu’on nous envie : un patrimoine culturel unique en Europe.
Alors, pour partager un peu cette histoire, valoriser et faire rayonner ce fonds iconographique, soutenir également le photojournalisme, profession fragilisée, le département Développement de Paris Match conçoit et produit des expositions sur mesure pour le grand public et propose à la vente ces photos devenues légendaires.