Poursuivant l’esprit des Jeux Olympiques de Paris, la Gallery FIFTY ONE publie pour la première fois une série unique du célèbre photographe Harry Gruyaert : « TV Shots : Olympics 1972 ».
Harry Gruyaert s’est inspiré des téléviseurs à tube cathodique qui dominaient les années 1970. Il a capturé des images déformées diffusées directement dans les salons, allant d’émissions populaires comme le feuilleton britannique « Coronation Street » à la couverture poignante de la BBC sur les Jeux olympiques de Munich.
La photographie abstraite et expérimentale de Gruyaert sert à la fois de parodie du photojournalisme d’actualité et d’exploration pop-art de la vie quotidienne. Ses œuvres documentent comment des millions de personnes ont vécu des événements mondiaux importants à travers leurs téléviseurs. Lors de leur première exposition en 1974, ces œuvres ont suscité la controverse en raison de leur vision irrévérencieuse de la culture télévisuelle et de leur défi audacieux aux normes de la photographie de presse.
En réfléchissant à son travail, Gruyaert a déclaré : « Quand je vivais à Londres au début des années 70, il y avait un téléviseur fou dans ma maison. En jouant avec l’antenne et en ajustant les commandes, je pouvais soudainement obtenir des couleurs fascinantes et j’ai passé quelques mois à suivre l’actualité, des premiers vols Apollo aux Jeux Olympiques de Munich, en passant par les séries et publicités américaines et anglaises, cela m’a fait voir le monde différemment et m’interroger sur l’influence croissante de la télévision.
« À cette époque, les magnétoscopes n’existaient pas encore et je ne pouvais pas figer les images ni rembobiner. J’étais face à l’actualité, caméra à la main, parfois très près de l’écran pour cadrer les choses différemment. la photographie de rue, où une bonne image est un petit miracle qui se produit lorsque l’on est réceptif et concentré. Avec une technologie plus avancée, les images n’auraient peut-être pas été aussi fraîches, mais simplement le résultat d’un exercice conceptuel.
« Découvrir le Pop Art à New York à la fin des années 60 m’a fait comprendre que notre société de consommation pouvait être considérée à la fois avec perspicacité et humour. J’admirais des artistes comme Rauschenberg, Lichtenstein ou Nam June Paik. Je suis devenu une sorte de reporter de chambre confronté à la « société du spectacle », qui voit la terrible réalité du monde à travers un écran. »
En 1974, Yves Bourde écrivait dans Le Monde : « La machine, sabotée par un manque de respect flamboyant, est remise à sa place, et son message devient absurde et alarmant. » Le travail de Gruyaert continue de résonner, incitant les spectateurs à réfléchir à l’impact omniprésent de la télévision sur notre perception de la réalité.
Gallery FIFTY ONE
Zirkstraat 20
2000 Antwerpen
Belgium
T: 32-3-2898458
www.gallery51.com