Galerie XII Paris présente « Il y a un instant où la nuit se fait voir à la lumière », sa première exposition collective de l’année. Une démarche à venir récurrente qui réunira artistes invités et artistes représentés pour un dialogue autour de la photographie contemporaine.
Les sept artistes exposés pour cette première proposition ont en commun une écriture photographique qui interroge le pouvoir de représentation de l’image. Autour d’un thème central, inspiré par les mots de Paul Valéry, Il y a un instant où l’on dirait que la nuit se fait voir à la lumière*, ils redéfinissent la notion de photographie. S’ils l’ont choisie comme mode d’expression, ils ne sont pas tant fascinés par l’image que par sa construction, sa présence physique et sa matérialité. Ils l’interprètent, ils l’utilisent, ils la dépassent pour la présenter autrement. La question ne réside pas dans l’image mais dans sa capacité à se métamorphoser pour renaitre sous une autre forme.
Fabien Ducrot traite le sujet par des images d’archives et l’intelligence artificielle. Des photographies d’archives du XIXème siècle compilées par milliers, naissent des images empreintes d’une nouvelle matérialité. Car si L’IA façonne l’irréel et interroge la notion même d’image, Fabien Ducrot recourt à des procédés traditionnels de tirages au sel qui donnent une nouvelle texture aux images.
Matières et images se redéfinissent sans cesse aussi chez Charlotte Mano, qui met en scène ses images mentales, ses souvenirs et ses sensations par la photographie.Attirée par les supports étrangers à cet univers et attachée à expérimenter les limites de l’outil – la caméra – elle réalise des œuvres dans lesquelles images et textures sont indissociables. Naît ainsi une dimension nouvelle, tactile, qui bouscule notre rapport au sensible.
La question de l’image objet est aussi présente dans l’univers de Anne Pharel, qui photographie les moments visuels impalpables dont les images témoignent pourtant de l’existence. Une interrogation quant à la matière sensible et à sa consistance à travers des œuvres planes ou en volumes.
Alexandre Aldavert et Sabatina Leccia envisagent eux aussi le tirage comme un matériau, que l’intervention manuelle ou la pensée intellectuelle viennent compléter. Il est une étape dans le processus créatif. Associé à l’écriture et à la poésie pour lui, à la perforation et à la broderie pour elle, le tirage disparaît en tant que tel. Il vit une métamorphose pour renaitre sous une autre forme.
A l’opposé et dans une approche plus classique de la photographie, le travail d’ Andrei Farcasanu se déploie autour de l’intime par des œuvres en petits formats. Il interroge la notion de matérialité de l’œuvre par le savoir-faire technique. D’une même prise de vue peuvent naître plusieurs images, chacune empreinte d’une matérialité différente selon la chimie. Une recherche partagée par Didier Juteau, dont les images dépossèdent le regardeur de ses certitudes visuelles tant photographie et matière se confondent.
Un croisement d’univers visuels dont l’obscurité de la nuit est leitmotiv. C’est autour d’elle que les artistes envisagent la photographie, ses formes et sa présence physique. Autant d’artistes à qui elle est essentielle pour dépouiller les images de leur sens initial et offrir ainsi aux regardeurs de nouvelles réalités poétiques.
Il y a un instant où la nuit se fait voir à la lumière
1 février – 13 avril 2024
Galerie XII Paris
14 rue des Jardins Saint-Paul
75004 Paris
www.galeriexii.com