Bruno Tartarin présente dans sa nouvelle galerie parisienne une exposition de Martial Lorcet. Elle est accompagnée de ce texte.
Ces oeuvres montrent des êtres hybrides, jeunes filles en même temps femmes charnelles et artifices, placés dans des environnements rendus mystérieux par le jeu photographique. Elles permettent de se familiariser avec le questionnement sur la plastique et la charge érotique des corps féminins qui est au coeur de l’oeuvre de Martial Lorcet.
Le photographe a prolongé son interrogation sur la plastique et la charge érotique des corps féminins, en mettant en scène ces poupées à l’esthétique artificielle au premier plan de paysages ou devant des corps dénudés de jeunes femmes bien réelles.
De nos jours, une grande partie des images photographiques aussi bien que des corps sont retouchés ou retravaillés pour correspondre à de nouveaux canons esthétiques, guidé par un impératif d’hyper-sexualisation des formes. Martial Lorcet s’oppose dans sa démarche à toute retouche numérique, à toute manipulation, dans ses polaroids, oeuvre instantanée qui interdit tout montage, comme dans ses tirages classiques. Il confronte directement corps plastiques et corps naturels. Il oblige le spectateur, par la petite dimension des tirages, à s’approcher de l’objet-photo. Le regard se fait alors indiscret, l’oeil est séduit par ce monde lilliputien étrange, dans lequel se livrent un corps de poupées manga et un corps de jeune femme, monde qui illustre la frontière ténue entre corps naturel et virtuel.
Martial Lorcet : Ambigüités de la poupée
Du 12 juin au 3 juillet 2024
Galerie Photo Discovery – The Place
4, galerie Vivienne
75002 Paris
www.photo-discovery.com
ouverture du mardi au samedi de 12h à 19h