La Galerie Krisal à Genève expose jusqu’au 26 mars une exposition des nus de Philippe Pache intitulée La fin du Calvaire. Jean-Paul Gavard-Perret nous la présente ainsi :
Avant de vider les lieux de son atelier, au Chemin du Calvaire numéro 3 à Lausanne, où il travailla 30 ans, Philippe Pache y a procédé à la fois à une vue d’ensemble et une revue de détails. Le tout dans ses jeux de lumière en noir et blanc.
D’où la quête perpétuelle du transfert d’une incrustation du corps à un autre même si il ouvre chaque fois une abîme entre l’images et son sujet. Demeure la question centrale : D’où part ce regard ? et non pas où va-t-il ?
La question de l’origine est importante car elle pose autrement le problème du franchissement de la frontière de l’intime et donc de l’érotisme qu’il fait éclore.
Pour Philippe Pache cette origine se situe là où toute présence reste en attente de tentation de présence, au moment où rien n’arrive encore, où tout est en suspens et ce jusqu’à ce que les portraits de tels « fantômes » deviennent nos hôtes.
Pulvériser l’évidence commence donc avec cette question (à chacun ensuite sa déformation imaginaire). Preuve que l’épreuve photographique n’est jamais simple. Le secret n’est pas de savoir comment celui-ci se laisse aller à l’image mais comment l’envie d’image s’empare du secret et comment s’engendre le point de départ – déclic du déclic.
Les filles du Calvaire offrirent ainsi à Philippe Pache des Pâques qui – le lieu se refermant – vont rester Pâques blèmes. Cette dernière ascension était donc plus que nécessaire mais aussi une obligation.
Jean-Paul Gavard-Perret
Philippe Pache : La fin du calvaire
Du 10 au 26 mars 2022
Galerie Krisal
25 rue du Pont Neuf
CH-1227 – Carouge – Genève – Suisse
www.krisal.com