La Galerie Ilan Benattar présente l’exposition de Jérôme Sainte Rose intitulée Nixipae – Experience Ayahuasca. Sainte Rose la presente ainsi :
Grâce à des liens personnels, j’ai rencontré le chef de la tribu des Huni Kuin, connue sous le nom d’Iba, qui m’a invité à visiter son village et à participer à « l’Ayahuasca », un rituel exécuté dans son environnement d’origine. La tribu vit dans le village de Chico Curumin, situé à Acre, le long du fleuve Alto do Jordão, dans le nord-ouest du Brésil. Il est proche du village péruvien, à cinq heures en canoë de la ville de Jordanie. Huit familles y pratiquent leur culture traditionnelle, qui comprend le rituel du thé « Ayahuasca » (Aya = âme + Huasca = liane), ou « Nixipae » : une boisson de couleur marron foncé servie au cours d’une cérémonie ancestrale des Indiens.
« Ayahuasca » est le résultat d’un mélange de liane ou « Ilana » avec une feuille appelée « chacruna ». L’ilana est macérée jusqu’à ce qu’elle se transforme en fibres plus petites, puis bouillie pendant six heures avec ces feuilles, également malaxées, toutes préparées la veille du cérémonial, pratiquées par les Indiens pendant des siècles comme thérapie curative pour purifier le cœur, le corps et l’esprit.
Une fois le thé préparé, le rituel est célébré dans la cabane principale, au centre du village, sous la supervision du maître de la tribu des Huni Kuin.
La musique tribale traditionnelle et les bougies font également partie de ce cérémonial, auquel tous participent, hommes et femmes, adultes et enfants.
Récemment, le cérémonial a gagné en réputation, car les effets de « Ayahuasca » donnent des visions hallucinogènes à ceux qui boivent le thé. Elles sont décrites comme des mouvements multicolores ou des scènes d’animaux tels que des singes, des jaguars (jaguars) et des serpents (jiboia); et des visions de paysages en mouvement.
Lors de ma première expérience avec « Ayahuasca », j’ai expérimenté le sens de la purge, une réaction physique courante pour les débutants.
La deuxième fois, environ trente minutes après l’ingestion de thé, entraîné par la musique traditionnelle, j’ai commencé à avoir des hallucinations. C’est quand j’ai fermé les yeux et que je me suis senti au milieu d’une multitude de serpents colorés qui se combattaient. J’ai aussi aperçu des jaguars peints de la même couleur et de la même forme que les bracelets traditionnels Huni Kuin, tissés.Cette riche expérience a abouti à la série d’images intitulée « Nixi Pae », une série de photos créées avec de la fumée colorée, un élément déjà présent dans mon précédent travail « Jungle Soul » – qui synthétise le moment, reflète mes visions et illustre l’atmosphère spirituelle de l’ayahuasca. Des images qui expriment les couleurs de mes visions avec les « lianes », qui représentent des serpents, des écorces d’arbres pour les jaguars et des feuilles pour les singes, le tout chargé par le caractère spirituel d’Iba.
L’image inversée ou l’effet miroir accentue les visions hallucinogènes au format kaléidoscope (images psychédéliques). Les formes d’assemblage qui en résultent laissent l’imagination libre pour l’interprétation.
Jérôme Sainte Rose
Né à Paris, basé à São Paulo pendant 17 ans, Jérôme est de retour en France depuis 2020. Il commence sa carrière dans la photographie à l’école Louis Lumière en 1983. En 1985, il entre au studio astre à Paris où il côtoie des photographes de renommée mondiale telle que Bert Stern, David Bailey, Albert Watson, Bill King, Steven Silverstein.
Jérôme associe sa passion pour le voyage et l’aventure à la réalisation de projets photographiques divers, tels que ses series en Amazonie sur les Indiens et la forêt.
De Paris à New York, de la Bolivie à la Jamaïque en passant par différents éditoriaux et entreprises d’aventure. Jérôme a parcouru le monde collaborant avec de nombreuses marques et personnalités. Jérôme Sainte Rose photographe atypique s’il en existe, photographie depuis de nombreuses années le mouvement de ses passions au rythme de ses émotions.
Ses photos présentent un lien évident avec l’admiration ethnique des tribus lointaines. L’artiste observe le réel comme à travers la vie. Son art est chaud bouillonnant aux vibrations fortes, le contraire de l’hyperréalisme qui photographie avec une virtuosité froide. Des images de conquêtes où se mêlent la force de sa vision. Les couleurs sont franches, puissantes, énergisantes, souvent fondu dans un décor psychédélique, magnifiant le sujet, comme pour glorifier l’instant saisi et inscrire une expression dans l’éternité. Un œil quasi hypnotique qui transporte dans la magie de son regard. Son imaginaire apporte au surréalisme une atmosphère toute particulière entre fusion et lumière. L’artiste est doué d’une intensité émotionnelle esthétique certainement liée à une vie riche et intense qui transporte dans sa dimension.
Jérôme Sainte Rose : Nixipae – Experience Ayahuasca
Depuis le 14 septembre 2023
Galerie Ilan Benattar
803 avenue des rémouleurs
40150 Soorts-Hossegor
www.ilanbenattar.com
