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Galerie Ciaccia Levi : Lisetta Carmi : Erotisme et autoritarisme à Staglieno

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Pour la troisième exposition personnelle de la photographe italienne Lisetta Carmi (*1924, Gênes — 2022, Cisternino), Ciaccia Levi présente une sélection d’œuvres inédites de sa série consacrée au cimetière monumental de Gênes, intitulée “Erotismo e autoritarismo a Staglieno” (1966-76).

Après une introduction à la pratique de Carmi à travers sa série la plus célèbre et la plus controversée, “I Travestiti” (1965-71), pionnière dans la documentation de la communauté LGBTQ+ en Italie, la présentation de son travail se poursuit par un regard sur la mort et sa magnifique célébration. Également conçue comme un outil d’investigation anthropologique et politiquement engagé, la recherche de Carmi se porte maintenant sur la riche bourgeoisie génoise du XIXe siècle, qui commandait des sculptures monumentales pour leurs tombes à des sculpteurs talentueux, dans le désir de laisser à la postérité un témoignage éternel de leur richesse matérielle et de leurs valeurs.

« J’ai trouvé ces tombes incroyables et j’ai donc réalisé une série de photos que j’ai appelée Erotismo e Autoritarismo a Staglieno, parce que les riches familles génoises du XIXe siècle, avant de mourir, se faisaient construire une tombe à leur effigie, avec leur visage et peut-être même une femme nue à côté. Par exemple, je me souviens d’une tombe d’un jeune mari qui avait perdu sa femme et qui l’avait faite sculpter à moitié nue à ses côtés. »1

Anti-réthorique et anti-conformiste, l’objectif capte une iconographie entièrement basée sur le contraste entre la sensualité morbide des figures féminines et la description “vériste” des riches commanditaires masculins, l’exaltation de la dévotion et de la loyauté des femmes envers les hommes (souvent les défunts) à travers des références érotiques, parfois seulement suggérées, parfois plus explicites. Une véritable analyse sociologique, dans laquelle l’auteur réussit à saisir des aspects de ces vies piégées dans des règles familiales et religieuses oppressives, se distinguant par sa liberté d’interprétation et sa dénonciation féministe.

Initialement proposé à la revue italienne “Domenica del Corriere”, cette série a été refusé par son directeur au motif que sa publication entraînerait la perte de la moitié de leurs lecteurs : «Les gens sont conformistes, ils ne veulent pas que les choses qu’ils estiment soient ridiculisées»2. Le reportage ne sera finalement publié par le magazine suisse “Du” qu’en 1974, puis par le magazine italien “Bolaffi Arte” en 1975.

 

Lisetta Carmi : Erotisme et autoritarisme à Staglieno
16 mars — 13 mai 2023
Ciaccia Levi, Paris
34 rue de Turbigo
75003 Paris, France
www.ciaccialevi.com

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