Vingt ans que Serge Gainsbourg a tiré sa révérence. Ce fils d’immigré qui aima manier la langue française, son argot, ce jongleur des mots joua aussi beaucoup avec son image. Le galeriste belge Roger Szmulewicz, un vrai fan du grand Serge, expose une quarantaine de clichés des différentes époques de la vie de celui qui a marqué à jamais la chanson française. Mais pas seulement. Le look, le théâtralité du geste en fit un modèle pour toute une génération de rockers notamment dans la new wave anglaise.
Devant les appareils photos de quelques grands maîtres il s’amusa à brouiller les pistes : travesti pour William Klein, ou clone de Salvador Dali pour Roberto Battistini. Torse nu il s’enveloppe dans le drapeau français: sa marseillaise reggae ( « Aux armes etc… ») avait fait scandale (Jean Jacques Bernier). Il y a le Gainsbourg heureux avec Jane Birkin chez lui ou faisant la fête. Le Gainsbourg dandy au regard perdu qui annonce le dédoublement et la naissance d’un personnage plus sombre Gainsbarre (Xavier Martin).
Au total une quinzaine de photographes (dont Helmut Newton) rendent un bel hommage à cet artiste charismatique, séduisant, qui pourtant ne s’aimait pas.
Paul Alessandrini
Exposition du lundi 28 février au mercredi 9 mars, 10h-18h (sauf dimanche 6 mars)
SOTHEBY’S France
Galerie Charpentier
76 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris