Nous ne sommes définitivement pas égaux devant le confinement : la preuve…
Jean-Jacques Naudet
Lockdown – J’ai la chance d’habiter une île au milieu de l’Océan Indien, l’Ile Maurice. Chaque matin, l’horizon s’offre à moi en ouvrant ma fenêtre. Un horizon partagé entre la mer et le ciel où n’apparaît plus rien..Ni bateau, ni nageur, aucune activité ne vient troubler le calme de cette vision où la lumière seule offre un spectacle différent, chaque jour.
J’ai navigué pendant deux ans sur un voilier, c’est de là que j’ai appris à observer réellement la mer, à rencontrer ses nombreux visages, comme une vieille amie qui aurait ses bons et mauvais jours…La phrase du photographe Hiroshi Sugimoto me fait écho: « Chaque fois que je vois la mer, je sens un sentiment de sécurité apaisant, comme visiter la maison de mes ancêtres, j’embarque pour un voyage d’observation ».
Aujourd’hui, je ne navigue plus, je suis en confinement, mais la mer me fait toujours face, cette fois immobile, je la reçois.
Il y a aussi l’envie de s’émouvoir d’un rien, d’une lumière qui entre par les carreaux d’une fenêtre et frappe un parquet en bois, la silhouette de ma soeur sur laquelle joue les ombres du jardin comme autant de petits miracles autour de nous à chaque instant de notre quotidien. Tout est calme, comme à l’arrêt mais l’envie de créer elle, ne s’arrête jamais…
Toutes les photos de la série Lockdown sont réalisées en confinement.
Gaëlle Gonzalez
www.gaellegonzalez.com