L’odeur du Figuier
Je suis une photographe bordelaise. En parallèle de mes travaux de chercheuse en santé publique puis sciences sociales, j’ai toujours photographié, en utilisant des techniques argentiques. J’ai choisi l’argentique d’abord pour le rendu des couleurs, mais aussi pour le rapport au temps que cela impose.
Mes recherches et mes engagements associatifs m’ont menée sur des terrains difficiles comme récemment ceux de la prostitution de mineures et du travail forcé. Alors mes photos ont pris le contrepied en privilégiant une approche douce et bienveillante. Actuellement en pause de la recherche, je développe mes activités photographiques toujours restées au second, voir troisième plan.
Mes séries photographiques s’inspirent d’instants de la vie quotidienne, de routines personnelles, auxquelles on oublie souvent d’accorder de l’importance. Pourtant ces instants contribuent à notre bonheur.
Cet été, j’ai trié les photos de ma tante décédée au printemps. Depuis plus de 50 ans, elle avait avec son regard bien à elle, photographié toute la famille au polaroïd. Rien d’exceptionnel ou de grandiose, mais que des moments de la vie quotidienne, de notre intimité : un cochon pendu sur la balançoire, un chat dans une bassine à côté du traditionnel gâteau roulé, une sieste dans un transat, un repas du dimanche… Ce sont ces instants dont on a envie de se souvenir et grâce auxquels on se construit.
Cette série tente de s’en inspirer et appelle à ralentir, à retisser des liens avec le monde et à savourer des plaisirs simples comme l’odeur du figuier niché dans la falaise le long de la Côte des Basques à Biarritz.