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Gábor Kasza

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Des millions de réfugiés fuient les zones de conflit à travers le monde, cherchant asile en Europe. Ils doivent faire face à l’incompétence et au cynisme des dirigeants. Et de toute part les alliés répondent à la situation désespérée des civils par des gestes insignifiants, une rhétorique de discorde, une aide inadéquate et pour certains avec plus d’armes. Ceci afin de mettre un terme à une guerre qu’ils ont eux-mêmes créés, et qu’eux seuls ont le pouvoir d’arrêter.
Les camps situés dans les pays frontaliers croulent sous le nombre de migrants, et les infrastructures sont épuisées. Cependant le conflit est loin d’être fini.
Une vague de réfugiés fuyant cette zone de conflit ainsi que d’autres, s’est tournée vers l’Europe en quête de sécurité. Cette vague de migration est la plus grosse que l’on ait connu depuis la 2nde guerre mondiale.
Nous avons été témoins, avec choc et stupeur, de la première vague de personnes cherchant refuge à la gare internationale de Keleti se situant dans la zone ouest de transit de Budapest. Nous avons également vu un grand nombre de hongrois se lever spontanément pour aider du mieux qu’ils le pouvaient les migrants.
Alors que le gouvernement hongrois commençait des campagnes de peur, et réagissait par une politique de criminalisation des victimes, nous avons vu des citoyens aller vers ces étrangers avec de la nourriture, de l’eau, des vêtements, des couchages, des refuges, des médicaments et de la guidance, là où les dirigeants ont failli.
Dans les quelques semaines qui aboutirent à une crise logistique générale, le gouvernement hongrois a clôturé et militarisé ses frontières, et criminalisé cette immigration dirigée vers l’Europe. Plus de 190 000 personnes sont passées à travers le pays avec plus de 80 000 personnes transitant par la gare de Keleti. Cette zone de transit compte en moyenne 1000 réfugiés par jour, avec 6500 réfugiés arrivés à la gare et ses alentours rien que le 4 septembre 2015. 600 à 700 personnes se sont portées volontaires pour travailler chaque jour pendant cette période et plus de 3000 personnes ont apporté leur assistance grâce à des donations.
Cependant qui sont ces personnes en quête de nouveaux logements sur des territoires qui leur sont étrangers et que pouvons nous faire pour eux ? Et qui sont ces personnes venues travailler et accueillir ces réfugiés en transit ? Pendant les premiers jours d’affluence, nous avons bataillé pour comprendre la situation jusqu’à ce que nous soyons contraints de trouver les réponses par nous- mêmes.
Notre projet a pour but de faire lumière sur tous ces visages, ces voix et ces histoires d’êtres humains en transit. Il cible aussi bien les personnes de passage à la recherche d’une nouvelle vie, que celles venues aider leurs futurs voisins. Nous nous somme trouvés obligés, en tant qu’artistes locaux de Budapest, d’agir face à cette catastrophe humanitaire à laquelle nous avons été confrontés. Notre idée était d’établir une large bande de papier vide dans la zone de transit où chaque réfugié en attente, chaque volontaire, et chaque passant pouvait écrire et dessiner ses impressions, rêves, expériences, ou encore laisser un message personnel au reste du monde. De cette manière, nous avons pu créer un espace alimentant une meilleure compréhension interculturelle, où toutes les personnes engagées pouvaient interagir entre elles pendant cette courte durée de transit. Nous les avons également photographiées, avec leurs messages, dans l’espoir d’apporter au monde un aperçu de la vie de ces familles, de ces amis, de ces voyageurs et de ces volontaires. Ce projet réalise également un document présentant ces rencontres dans ces zones de transit.
Impuissants face à l’inaction politique, nous nous sommes directement engagés. Nous avons immédiatement vu que ces personnes n’étaient pas simplement que des réfugiés ou des volontaires. Pour leur rendre leur humanité, nous avons photographié chacune d’entre-elles devant un écran blanc sur lequel elles ont écrit leur message. En utilisant ce style de format standard occidental, nous présentons nos sujets dans un contexte culturel familier pour casser le préjudice et permettre à
Traduction Joshua Adams
leur humanité de rayonner.
Le passage à la station Keleti a donné une chance aux participants de s’exprimer, de partager leurs expériences et leurs émotions, et d’apprécier un moment de normalité à travers leur voyage extrêmement difficile. Ils se sont personnifiés dans leurs histoires pour que les spectateurs puissent mieux comprendre la situation historique difficile que nous partageons : la migration des réfugiés de 2015. A ce stade, 190000 réfugiés sont passés par la Hongrie, et il est impossible de réellement définir combien de volontaires, visiteurs, et témoins étaient présents. Le gouvernement a répondu en fermant les frontières et en construisant des barrières et d’autres pays européens ont emboîté le pas. Notre projet changera et se développera en fonction de ces changements dramatiques dûs à la situation politique.
Cela-dit, il s’agit pour chacun, d’une opportunité historique de prendre du recul, d’exercer et de réaffirmer son humanité. Ce projet est notre moyen de donner au monde entier accès au côté humain de cette situation. C’est aussi une manière, pour nous autres européens, de remercier ceux qui nous ont donné l’opportunité d’apprendre sur notre humanité et de l’enrichir plus profondément.
Fondamentalement, les raisons pour lesquelles ces personnes ont entrepris un tel voyage sont les mêmes raisons pour lesquelles nous ne pouvons offrir qu’une aide temporaire à leur voyage. Leur impuissance est la nôtre, leur confort et leur sécurité future sont aussi les nôtres.

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