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Frederick Sommer

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La galerie Jackson Fine Art d’Atlanta présente une sélection de photographies de Frederick Sommer extraites de la collection d’un passionné qui l’a constitué pendant plus de 20 ans, entre 1973 et 1994, à l’occasion de nombreuses visites qu’il rendait au photographe à Prescott, Arizona, pour observer le maitre a l’œuvre.

Pour introduire Sommer, il faudrait commencer par ce que m’en a dit son admirateur puis ami Emmet Gowin dans le cadre d’une interview publiée le mois dernier dans Camera : « J’admire Frederick Sommer pour avoir su articuler entre art et science une sorte de doctrine mystique qui est sans équivalent parmi tous les photographes que j’ai connus dans ma vie. J’ai découvert le travail de Frederick Sommer juste avant de passer mon diplôme. J’ai demandé à Harry qui était Sommer et il m’a répondu, tout excité : “Oh, vous auriez tout intérêt à le rencontrer, il vous ressemble par certains côtés. Vous l’apprécieriez beaucoup.” Sommer était un peu poète. Il n’écrivait pas beaucoup mais il a rédigé un texte pour Aperture en 1960 ou 1962, qui était présenté à la façon d’un poème : “On devrait donner/Les choses essentielles/J’ai pour ma part emprunté très librement/Que ceux qui reconnaissent ce que je leur ai volé/Rendent eux-mêmes ce qu’ils ont emprunté.” Il veut dire que c’est la nature de la vie, nous volons le langage à nos parents, nous volons notre façon de marcher, de nous tenir debout, de bouger notre corps, tout ce qui constitue notre être est emprunté aux autres. Cela fait partie du processus de maturation. Nous le faisons de façon inconsciente avant de le faire consciemment. Plus tard nous voulons nous corriger, ce qui fait dire à William Blake : “Les tigres de la vie sont plus sages que les chevaux de l’éducation.” Il vaut mieux réagir avec son énergie et accomplir quelque chose que se casser la tête à essayer de deviner quelle doit être la bonne réponse à telle situation. C’est à cause de ces complications que l’on s’impose que l’on se prive d’une expérience authentique. »

Frederick Sommer étaient de ceux qui l’ont compris et n’ont eu de cesse d’expérimenter les différentes formes de beauté et de les recréer dans une gamme élargie de sujets photographiques. Pendant les années 1960-65, il travaillait dans son studio avec Lee Nevin, la fille de son ami et voisin. Ses nus, aussi voluptueux que ceux d’Edward Weston, ont la texture velouté de la chair et l’ondulation délicate des corps. A cette époque, Edward Steichen l’avait déja exposé au MoMA dans une exposition intitulée : The Sense of Abstraction in Contemporary Photography. Et de fait, les corps des photographies de Frederick Sommer ne sont pas toujours vivants — il a également observé de près les aspects macabres de l’Ouest américain dans des composition abstraites révelant l’émotion par les formes et les matières, comme celui d’un cadavre de lapin incrusté comme un fossile dans le sol aride d’Arizona ou son Arrangement abstrait d’anatomie, corps décharné de dos exposant ses muscles roses. Ses paysages subissent le même refus du documentaire pour révéler les grandeurs de l’Ouest, dans des compositions faites de lignes et de points formés par les arbustes et piquets essaimés dans les étendues planes et sèches du désert d’Arizona, ou par les lattes horizontales méticuleusement alignées sur les façades des maisons traditionnelles.

EXPOSITION
Frederick Sommer
Exposition jusqu’au 3 juillet 2014
Jackson Fine Art
3115 East Shadowlawn Avenue
Atlanta, GA 30305
USA

http://www.jacksonfineart.com

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