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Frederic Lezmi

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Frederic Lezmi, à propos des photos iPhone et de la fabrication de livres.

Le 30 mai a marqué l’anniversaire du mouvement protestataire du parc Gezi, qui a enflammé Istanbul et le reste de la Turquie au printemps dernier. C’est pour nous l’occasion de parler du formidable livre photo constitué d’images réalisées à l’iPhone, sorti quatre mois après ces manifestations, et réalisé par Frederic Lezmi. Sous la forme d’un journal dépliant, il a associé ses propres instantanés avec de vieilles cartes postales qu’il a élargies au format A1. Cette mise en conversation de clichés pris pendant les événements et de cartes postales anciennes de la place Taksim a donné un ancrage historique fort au projet. Chaque page pliée du livre-poster de Lezmi a sur l’une de ses faces un agrandissement tramé de photos de la place Taksim datant des années 1930 à 60, tandis que l’autre comprend une collection de portraits de manifestants, de photos des barricades et de gros plans sur des panneaux signalétiques réalisés pendant les protestations dans le parc Gezi, le jardin public au cœur du centre d’Istanbul : la place Taksim.

Laurence Cornet : Comment vous est venue cette idée d’associer, sous la forme d’un livre-poster, vos photos à l’iPhone prises à Gezi et ces cartes postales ?
Frederic Lezmi : Je suis sorti réaliser des images pour mon agence allemande, Laif, mais j’ai également pris de photos avec mon iPhone. J’ai eu du mal à trouver ce que je pouvais faire sur Gezi hors du contexte de l’actualité immédiate, en tant que personne vivant en Turquie et que photographe situé à la frontière entre l’art et le monde des livres. J’ai mis deux mois à trouver la bonne idée parce que j’avais été confronté à l’exemple d’excellentes photos prises à Gezi finalement présentées dans des expositions ennuyeuses. Nous n’étions qu’en septembre, et Gezi était déjà « muséifié », en un sens. Le parc avait perdu toute l’énergie des manifestations. Je ne voulais pas écrire de texte parce que ça aurait été simplement mon évaluation des événements, et je voulais rendre justice au point de vue turc. C’est pourquoi j’ai choisi de travailler avec un format journal — les posters rappellent la tradition des messages agités pendant les manifestations, rédigés à la hâte sur des bandes de papier qu’on n’a pas le temps d’agrafer. Il était important de trouver le format et les images appropriés pour l’événement, surtout que la plupart des artistes turcs ont décidé de ne pas exploiter celui-ci dans le monde de l’art. C’est un bonne chose, mais c’est aussi une sorte d’autocensure. Je pense que tout dépend de la forme que vous choisissez — c’est pourquoi la distribution est importante aussi.

Lire la suite de l’entretien dans la version anglaise de L’Œil.

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