En écho au portfolio de Raoul Ries « Còrrec Sec » publié ce 9 septembre dans « L’oeil de la photographie », je voudrais témoigner à mon niveau de mes propres observations (qui n’ont rien de scientifique). J’ai eu une enfance « pagnolesque » au sens où comme Marcel Pagnol, j’ai grandi (avec mes copains) dans les collines provençales de mon village d’enfance (Solliès-Toucas, 83). Depuis je n’ai jamais cessé d’observer mes collines. Pas de manière scientifique comme je l’ai écrit plus haut, non, mais toujours avec une infinie tendresse. J’en ai gardé tellement de bons souvenirs…
À partir du milieu des années 80, j’ai remarqué un changement assez net ! Les hivers sont devenus beaucoup plus secs (et chauds). Puis des années plus tard j’ai vu les collines, insidieusement, l’air de rien, se dégarnir tout doucement de certaines de leurs essences. À mon grand étonnement, les arbres les plus en peine aujourd’hui sont les pins d’Alep. Cela m’interpelle franchement, car ce n’était pas l’image que je me faisais de ce conifère. Je pensais que le pin d’Alep (Pinus halepensis) serait le dernier à résister à ce climat plus sec qui semble s’installer… Il a tellement proliféré au fil des siècles dans notre région qu’il paraissait indestructible. Hé bien non ! Les chênes, à qui le pin d’Alep a confisqué tant de territoires, ont l’air d’être bien plus résistant que lui.
Frédéric Joncour