Toute une partie de l’œuvre de Fréderic Delangle est tournée vers l’Inde, un pays qu’il visite très régulièrement. D’Ahmedabad (2005-2006) jusqu’aux dernières séries Microshop , et Harmonieux Chaos (2010/2012) et Maisons-Sandwich (2012) Delangle nous livre une vision plurielle sur un pays grand comme un continent, en pleine mutation.
« L’Inde a sa propre logique. Elle peut paraître étrange, voir démente, à un occidental. Il faut l’observer, la détailler, la sentir, la questionner, apprendre la patience et savoir quitter ses repères, oublier les évidences. Essayer de la saisir est aussi compliqué que d’essayer de trouver de la logique à la folie ; il faut la subir avant de pouvoir comprendre quoi que se soit. ». Fréderic Delangle
Voici la météo pour les mois de janvier et février quand chaque année Fréderic Delangle migre vers le sud ouest de l’Inde près de Pondichéry et prend le temps de s’immerger dans ce pays de la taille d’un continent et de révéler ce qui constitue son « hiver indien ». L’exposition Hiver Indien regroupe un ensemble photographique de quatre séries :
– « Ahmedabad » (2006), première réalisation sur l’Inde, il s’agit d’une série nocturne à l’atmosphère fantasmagorique où l’attention n’est pas portée sur les habitants mais sur ce paysage urbain.
– « Microshop« , (2010-2012) ou ces minuscules échoppes qui la nuit tombée se transforment en petits théâtres où les lumières commencent à scintiller. Ici Fréderic Delangle s’intéresse à l’humain, à la condition de ces commerçants confinés toute leur vie dans l’héritage d’un métier exercé dans des espaces extrêmement réduits. Dans sa démarche d’approche sociétale en pleine mutation, il demande à ces hommes et femmes de poser dans leur environnement quotidien et capte ainsi la posture de toute une vie.
– Dans « Harmonieux Chaos‘ (2012) Delangle impose l’artifice. Le montage photographique a la capacité d’emmener le réel vers des mondes imaginaires Mais l’œil ne s’y trompe pas l’image est immédiatement cataloguée dans le registre de la fiction. Si ces montages réussissent à organiser, lisser et harmoniser ces carrefours indiens en réagençant le chaos, cette impression d’une « hyper-banalité » amène l’œil occidental à ignorer qu’il s’agit d’une illusion.
– En Occident la publicité est partout, sur les panneaux, les murs, dans nos journaux, sur les voitures, sur internet, sur nos téléphones, elle fut même un temps sur les hommes « sandwiches » qui la promenaient dans la rue. Ces « Maisons Sandwichs » illustrent un monde où la société de consommation et donc les marques les plus puissantes déterminent l’aspect des paysages Indiens. Telles Big Brother elles obligent les populations les plus pauvres à vivre, à se transformer en support publicitaire, à devenir des PLV au quotidien.
Hiver Indien
Photographies de Frédéric Delangle
Du 20 mars au 27 avril 2013
Galerie Tagomago
4, villa Ballu
75009 Paris
France
+33 (0)142 815 395
Ouvert du mardi au vendredi de 13h30 à 19h30 et le samedi de 14h à 19h et sur rendez-vous.
