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Fred Blanc

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Pœm-poème : Le clown blanc dans tous ses états

Sous les chapiteaux successifs que j’ai pu approcher, j’ai rencontré un cirque unique à facettes multiples. Il ne m’a jamais quitté. Une piste au repos, dans l’obscurité, avant sa mise à nu, une fois, deux fois, trois fois dans la même journée. Des hommes aux personnalités diverses, toujours en action, toujours en mouvement. Un mensonge sur-joué fait de bouts de vrai, de beautés cachées, de tristesses transcendées, de maquillages paillettes, de clowns bouche-trous… Trapézistes angoisses, dompteurs peurs, magiciens ratés, chevaux élégants ou éléphants majestueusement potiches se mélangent à une fumée poussière afin de devenir voyage à la découverte de contrées réinventées. Montage, cage, musique, accessoires, entr’acte, démontage, fin de l’histoire. Tout se dit dans les coulisses d’une roulotte. Tout se transforme devant le public, dans les cris assourdissants d’enfants aux yeux ronds d’étonnement et aux éclats de rire sans jugement, dans le comportement de parents apeurés par leur enfance disparue. Mais mon cirque, c’est aussi celui qui se trouve au croisement imaginaire de ma culture familiale et de mes aventures fantasmées de voyageur reporter, la musique yiddish flirtant avec la musique tsigane, ou le rêve de contrées éloignées s’incarnant dans le mode de vie des gens du voyage. Passant de troupes en troupes, je les écoute jouer leur partition. Dans le public puis dans les coulisses, je cherche à saisir leurs raisons d’être ces hommes, sans autre attache que leurs numéros d’un soir ou d’une après-midi. Dans l’ombre j’inscris mes émotions visuelles sur ma pellicule virtuelle et je pose mes ressentis instantanés dans mon cahier zapbook, spécial poésie quotidienne. En juin 2011 sur l’île Seguin, un cirque en chantier m’accueille. Sous un chapiteau blanc, je croise l’histoire d’un clown tout aussi blanc. Elle est sortie de la tête de Madona Bouglione, c’est sa fille Victoria qui me l’a dit. Pour la première fois, je suis véritablement confronté à un voyage mental dans un monde sans frontières pré-établies. De cette expérience particulière, j’ai tiré ma première pœm, petite œuvre multi média, dont le montage, improvisé dans la lignée d’une musique jazz, est rythmé par une voix de conteuse. Pour la première fois, j’ai tenté de dépasser les limites de mes mots en poèmes, de mes images en photos, de mes dessins d’un trait.

Fred Blanc – février 2012

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