Je n’étais pas parti pour faire des portraits, du paysage, ou même de la photographie de rue.
En voyant ce travail a posteriori, je vois des signes de moi-même se refléter partout dans ces images.
Une recherche de soi prend de toute évidence place ici.
Quand j’observe la manière dont j’ai cadré ces images à travers des fenêtres, ou en utilisant mes objectifs pour garder volontairement mes distances, en évitant les portraits spécifiques ou individuels, je comprends maintenant que je cherchais un symbolisme universel dans ces images et les histoires qu’elles déployaient.
C’est moi. C’est vous. Ce sont nos vies. Un enregistrement d’émotions hors du temps.
Le spectateur est entraîné dans ces images comme un témoin, un voyeur, et on peut peut-être trouver un point commun à toutes ces photos.
Notre solitude, notre tristesse, notre abandon, ou notre marginalisation deviennent visibles.
La ville est un territoire psychologique. Un paysage du soi.
Ici, nous interprétons nos espoirs et nos rêves, nos peurs et notre sentiment de solitude.
Les détails juxtaposés ou les gros plans fournissent des motifs récurrents, et ouvrent une conversation visuelle.
En déployant une narration, ils produisent un contre-point et transmettent au-delà une atmosphère et des impressions. Les images apparaissent d’abord pour chanceler au bord de l’abîme, mais les images résiduelles qu’elles génèrent les révèlent comme imprégnées d’une passion pour la vie – « Où il y a beaucoup de lumière, l’ombre est profonde. » – Goethe
Frank Gross, Janvier 2013