L’Abkhazie ne figure pas sur les cartes. Ruinée par un conflit sanglant et oubliée avec la Géorgie en 1993, la petite République autoproclamée se niche dans un interstice, entre mer Noire et montagnes du Caucase, entre soutien russe et blocus géorgien, entre guerre et paix. J’ai photographié ce pays entre parenthèses, un « paradis perdu ». Les 250 000 habitants de l’ancienne riviera soviétique oscillent, depuis la reconnaissance de leur territoire par la Russie en 2008, entre espoir et inquiétude. L’Abkhazie est-elle un pays en devenir ou un territoire improbable hanté par les vestiges de l’ère communiste ?
Photographe depuis une quinzaine d’années, Françoise Lambert explore la relation entre le documentaire et la fiction dans des photographies silencieuses et distanciées, et interroge la fragilité des choses du monde ou la quête d’un paradis perdu, au travers de la question du rapport de l’homme à son environnement.
